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Demandez à Google

30 septembre 2018, 11:14

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«De nombreuses sociétés ne réussissent pas sur le long terme. Que font-elles de mauvais, fondamentalement ? En général, elles loupent le futur. »

Larry Page, co-fondateur de Google et d’Alphabet


Peut-on s’arrêter un moment, (en posant par exemple notre portable), pour prendre le temps de réaliser comment la vie de tous les jours s’organisait avant 1998 ? Et comment elle a changé depuis.

Google fête cette semaine ses 20 ans. Cet anniversaire nous touche de plein fouet.

Il est impossible pour un humain de mesurer toutes les transformations mondiales apportées, en seulement deux décennies, par la seule compagnie Google.En 2014,Larry Page résumait ainsi la mission de sa firme (commencée comme une start-up dans un garage – non, pas exactement du même type que celui de Lutchigadoo). La mission de Google : «Organiser l’information mondiale et la rendre universellement accessible et utile.»

Aujourd’hui, l’un des trois géants du Web, Google, avec son moteur de recherche – le plus gros du monde –, fournit à l’humanité l’accès à un nombre d’informations tous azimuts, incomparables à celles disponibles il y a 20 ans, avec des possibilités inouïes, grâce au Big Data et à l’intelligence artificielle, entre autres.

Pourrions-nous rapidement savoir, sans Google, à quoi sert le «Grand collisionneur de hadrons» ?Une des réponses fournies, sur la Toile tissée par Google, provient de Mme Catherine Bréchignac, grande physicienne et secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de la République française : «Parce qu’en 2008, lorsque Google lança son navigateur Chrome, la science inaugura entre le pays de Gex en France et Genève en Suisse le plus grand accélérateur de particules au monde qui permit notamment de confirmerl’existence du boson de Higgs, moment crucial dans l’histoire de la physique.» En visite à Maurice, il y a quelques années, Mme Brechignac impressionnait ses interlocuteurs, le temps d’une interview, par sa capacité à raconter/vulgariser/relativiser la science et les personnes derrière les découvertes scientifiques. Elle voue une admiration certaine à ceux qui vont progresser le champ de la connaissance, à l’instar deDescartes et de Newton. «Tous deux ont été extrêmement utiles (...) l’un avec sa rationalité immodérée, l’autre avec sa fantaisie imaginative. Au fond, l’un est un jardin à la française et l’autre un jardin à l’anglaise. Tous deux ont fait des erreurs induites par les défauts de leurs qualités. C’est ce que j’ai voulu montrer dans mon livre (NdlR, ‘L’irrésistible envie de savoir’, paru chez Cherche Midi).» En cela, Mme le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences trouve que «les fondateurs de Google et le collisionneur de hadrons ont tous deux repoussé les limites du possible»

Revenons à Google. Pour pouvoir populariser ses voitures autonomes, ses maisons intelligentes, ses ballons Internet (pour apporter la connectivité rapide là où il n’y en a pas), son projet de santé connectée,l’ogre Google, qui n’a pas une feuille de route irréprochable, devra précisément rassurer sur les plans éthiques et sécuritaires (y compris militaires avec son projet controversé – baptisé Projet Maven – de drones avec le gouvernement US) afin de pouvoir améliorer ses recherches en intelligence artificielle.La puissance de feu de Google fait peur à plus d’une nation et plus d’un dirigeant, y compris Donald Trump et Xi Jinping. Avec le Pentagone, Google avait développé un outil de surveillance militaire dans la veine de Google Maps, pouvant grossir chaque pixel jusqu’à l’échelle d’un véhicule ou d’un individu, le tout en temps réel. Mais après une condamnation massive de l’opinion et plusieurs démissions dans son propre camp, Google a finalement choisi, cette année, de ne pas renouveler ce partenariat lors de son échéance en 2019, selon Gizmodo.Google explique, pour sa part, avoir simplement mis à la disposition de l’armée américaine son moteur d’apprentissage artificiel (deep learning) TensorFlow, qui est déjà publiquement disponible.

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 On a tous compris que la non-réforme électorale prônée par le MSM et le ML était une mort-née.Tant mieux pour la démocratie car le règne des strong men est contraire au principe démocratique.

On a aussi compris que le communalisme ne sera pas abandonné dans le choix des candidats à la députation. «Je le reconnais sans hypocrisie», avait répondu le Premier ministre à une question de l’express. En fait, le parti au pouvoir dispose dusystème electoral et du savant découpage des circonscriptions (et le rejet des rapports de l’Electoral Boundaries Commission chaque dix ans) pour maintenir samainmise politicienne. Dans une émission de Radio One, l’avocat Jose Moirt l’a dit sans ambages : la formule ‘magique’ de la liste électorale qui se fonde sur une répartition de tickets : le fameux 36:16:9:1, soit 36 hindous, 16 population générale, 9 musulmans et 1 sino-mauricien. «Et ce depuis 1967 !»

 

Dans une analyse intéressante et progressiste, à paraître dans l’express cette semaine, le citoyen Kerslay Melanie propose, sur la base de ce double constat, qu’en l’absence d’une réforme électorale, nous assumions pleinement le communalisme, au lieu de jouer aux autruches insulaires. «Le communalisme est bel et bien assumé. La question maintenant est ‘qu’est ce qu’on en fait ?’ Soit nous maintenons cette idée désuète que le communalisme ne peut qu’accentuer la division et on continue à le cacher.Soit nous adoptons une position d’acceptation et l’assumons pleinement et l’utilisons à l’avantage de tous.» Comment ? Lisez l’express ce mercredi.

 

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Sursaut démocratique aux Maldives. Ibrahim Mohamed Solih, le candidat de l’opposition réunifiée, a été déclaré président élu hier. Il a mis fin au dangereux glissement vers le totalitarisme incarné parle président sortant Abdulla Yameen. Solih a remporté 58,4 % des suffrages soit 134 705 voix, contre 41,6 % et 96 502 voix en faveur de Yameen.

L’opposition aux Maldives avait fait campagne sur un projet de justice transitionnelle qui prévoit la libération des prisonniers politiques et l’adoption d’une loi pour protéger les lanceurs d’alerte. Forcé de quitter le pouvoir en 2012 lors d’une crise qu’il a qualifiée de «coup d’État», l’ancien president Nasheed, qui vit en exil, avait été condamné à treize ans de prison en 2015 pour «terrorisme» à la suite d’un procès jugé inéquitable par l’ONU.

Anti-démocrate convaincu, Yameen, l’ancien homme fort,avait œuvré en faveur d’un rapprochement spectaculaire entre la Chine et son pays, traditionnellement allié de l’Inde. Retour d’ascenseur :la Chine a massivement investi en construisant notamment un nouvel aéroport. Mais ce sont des dettes qui pèsent lourd. En mars dernier, le Center for Global Development faisait ressortir que «les Maldives font partie de huit États dans le monde susceptibles de se retrouver en défaut de paiement en raison de l’endettement».

Démocrate, le président élu, lui, veut s’ouvrir au monde. Il a déclaré qu’il était en faveur du développement, et qu’il ne remettrait pas en cause les projets d’infrastructures déjà signés, mais qu’il va «réorienter sa politique étrangère de façon à entretenir de bonnes relations avec l’Inde, les États-Unis et l’Union européenne».

P.S. : Googol. The term was invented by Milton Sirotta, the 9-year nephew of mathematician Edward Kasner, who had asked his nephew what he thought such a large number should be called. Such a number, Milton apparently replied after a short thought, could only be called something as silly as a “googol.” (Source: Google)