Publicité

Sophia ou Princesse Data

1 décembre 2018, 07:26

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Encore une sacrée semaine : renvoi des élections villageoises, non-audition de Dawood Rawat devant la commission Britam et l’octroi de deux nouvelles licences de radio à des proches de «Lakwizinn» et puis, hier après-midi, les contours d’une ébauche d’un projet de loi tant attendu sur le financement politique (qui serait présenté au Parlement l’an prochain). En attendant, heureusement que Sophia, grâce à notre ami George Chung du PMO, est venue nous changer quelque peu les idées, en nous encourageant, avec son accent particulier, à regarder vers le futur, même si la Saoudienne n’a pas jugé utile d’évoquer le sort du journaliste Jamal Khashoggi, sauvagement tué par ses compatriotes.

Oublions le marasme qui nous entoure, changeons de registre, et parlons d’intelligence artificielle (IA); celle-ci peut être une issue de sortie si tant qu’on arrive à nous défaire de nos réflexes claniques afin de saisir les opportunités et les bénéfices potentiels. Alors que chez nous le débat s’enlise sur le besoin ou non d’aller de l’avant avec un nouveau recensement ethnique, il importe de rappeler que, sans un système de données solide et efficace, il nous serait impossible, malgré tous les discours de bonne intention, de pousser pour le développement d’une IA plus pertinente, dans les sphères politique, socio-économique, juridique, éducatif, bancaire, etc.

Si les modèles d’IA tardent à sortir de la théorie à la pratique, c’est précisément à cause d’un accès limité à des données de qualité et exploitables. À Maurice, beaucoup de bien-pensants ne veulent pas, à tort ou à raison, ouvrir la boîte de pandore qui contient des données ethniques car cela risque, nous dit-on, de mettre le pays à feu et à sang. Surtout quand l’on sait qu’il existe toutes sortes de lobbies sectaires à Maurice, militant pour ou contre le recensement. Les experts en données démographiques ou autres militent, eux, par contre, pour des données plus concrètes dont ils ont besoin au quotidien afin d’affiner leurs analyses, mais reconnaissent les difficultés inhérentes pour gérer et tirer un maximum de ces données. Afin de permettre des analyses plus fines qui mèneront aux solutions les plus fiables.

Au final, ce que l’on retient du passage de Sophia et de l’intérêt suscité pour l’IA, c’est que la transformation numérique de notre temps nous oblige à considérer les données de manière différente, sans passion aucune. L’accès aux données et aux outils d’analyse rapide se fait en temps réel, de manière ininterrompue. C’est l’ère du «data first»...

***

Un rapport, soumis à la House of Commons britannique en mai dernier, insiste que «the government should play its part in the algorithm revolutions in two ways. First, it should continue to make public sector datasets available, not just for ‘‘big data’’ developers but also for algorithm developers. We welcome the Government’s proposals for a ‘‘data trusts’’ approach to mirror its existing ‘‘open data’’ initiatives. Secondly, the Government should produce, publish, and maintain a list of where algorithms with significant impacts are being used within Central Government to aid not just private sector involvement but also transparency.» Et insiste sur le fait que «algorithms need data, and their effectiveness and value tend to increase as more data are used and as more datasets are brought together.» Un rapport éclairant qu’on gagnerait à considérer alors que la Freedom of Information Act demeure aussi vague que l’effet d’annonce sur le financement politique (projet de loi qui va conférer à l’ESC de Ragavoodoo de lourdes responsabilités…)