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Bonnes vacances quand même
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Bonnes vacances quand même
Déjà en vacances ?! Après seulement 40 séances, une vingtaine de projets de loi et des questions qui restent sans réponse, l’Assemblée nationale suspend, à nouveau, ses travaux pour un peu plus de trois mois. Il ne faut pas compter sur ces parlementaires qui ne font pas grand-chose au Parlement, ou ailleurs du reste, pour broncher. Ceux-là savent qu’ils ont encore une année à tirer avant la dissolution de la présente législature. Ils sont beaucoup à avoir déjà décroché et préfèrent se la couler douce, sachant fort bien que soit ils n’auront pas de tickets, soit ils ne risquent pas d’être réélus. Ceux qui ont cumulé deux mandats vont, eux, se faire discrets et se contenter de leurs grasses pensions parlementaires… Heureusement que Kalyan Tarolah n’est pas (encore) de ceux-là.
Quant à ceux qui ont tout à perdre, et qui n’ont pas pu recouvrer leur investissement initial, il est temps de s’exciter et de s’afficher dans les instances et sur le terrain, en attendant le programme officiel des prochaines élections générales. C’est le cas de l’ancien Deputy Speaker ou de Monsieur Zanzanie, qui essaie de se refaire une virginité politique au n°7 en compagnie de deux casseroles ambulantes : Ravi Yerrigadoo et Prakash Maunthrooa. L’électorat serait-il à ce point désespéré que de croire en ce genre de personnages ? Ou profite-t-il tout simplement des tempos qui sont distribués, des fois en pièces détachées ?
Comme attendu hier, l’alliance gouvernementale s’est targuée d’avoir fait passer un Declaration of Assets Bill qui, pourtant, ne risque pas de faire reculer le financement politique occulte qui se pratique à Maurice. Car l’on n’aura pas accès aux comptes bancaires des parlementaires alors que le gardien des secrets n’est autre que l’ICAC, dont le bilan n’est pas brillant. Ce qui pousse plus d’un observateur à conclure que la déclaration des patrimoines de nos élus demeure un artifice pour la galerie.
En revanche, le gouvernement continue à blâmer l’opposition qui n’a pas soutenu son projet de réforme électorale, alors que celle-ci estime que l’exécutif a voulu imposer une formule à la va-vite sans considérer les nombreux rapports sur la question. Si la démarche des Jugnauth consistait seulement à faire taire les critiques des Nations unies, alors, ils ont réussi. Par contre, si on voulait vraiment provoquer l’adhésion de tout un chacun avec un système électoral moins inique et plus inclusif, il aurait fallu donner plus de temps et d’espace pour les discussions. Après le recul du gouvernement, il nous faut désormais recourir, une seconde fois, à un mini-amendement afin de légitimer les prochaines législatives aux yeux de la justice locale et face aux pressions onusiennes. Quatre ans après, l’on est toujours au stade provisoire… en nous basant sur un recensement de 1972 !
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Alors que chaque propriétaire de parti dément tout rapprochement électoral et prétend qu’il ira seul aux législatives (on demande à voir pour vraiment y croire), force est de constater que nous sommes entrés dans une phase d’affrontement systématique entre camps et partisans opposés. Hélas, pas forcément sur la base des idées. L’affrontement se fait surtout par rapport à celui ou celle qui propose ou qui dénonce.
Il faut être sourd pour ne pas réaliser qu’une bonne partie de l’opinion publique, aujourd’hui encore plus qu’hier, ne se reconnaît ni dans le discours de l’alliance autrefois dite «Lepep» ou celle en construction autour des travaillistes. À chaque coin de rue, des citoyens nous disent n’avoir plus de choix entre ce qu’elle perçoit, encore une fois, comme le choléra et la peste.
Au-delà des chiffres, c’est la dimension qualitative qui importe. Si un bloc se révèle incapable de répondre à la question sociale ou économique, il va alors critiquer les propositions de l’autre, car il ne souhaite pas voir son électorat basculer de l’autre côté. Mais la plupart du temps, à la place de vrais débats démocratiques, comme celui qu’on aurait pu avoir sur la réforme électorale, nous nous enfonçons dans des oppositions caricaturales, comme en 2014, c’est-à- dire genre la vidéo Vire Mam versus Papa Piti Productions.
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«Vinn dan n°5», «pa poz laba dan n°10», ou encore «gard mo plas dan n°8 ou dan n°6». Vous avez entendu ces défis des politiciens qui se prennent pour des propriétaires (ou héritiers) de circonscriptions. Ils pensent qu’ils ont des «dépôts fixes», c’est-à-dire des moutons d’électeurs qui les suivront aveuglément, peu importe avec qui ils sont en alliance, peu importe les idées qu’ils défendent ou qui leur font défaut. Ces défis qu’ils se lancent, en prenant les électeurs pour marche-pied, sont les pires insultes qu’ils peuvent faire à l’intelligence des citoyens. Mais ces derniers sont souvent responsables de leur propre sort car ils tendent à valider des «pié banann» qui nous sont imposés… sans broncher non plus !
Accrochés aux propriétaires de circonscription, il existe une série d’autres petits chefs au bout de la chaîne d’une campagne électorale. Ces chefs profitent tous de l’économie occulte des campagnes. Des centaines de millions de roupies changent de mains : du propriétaire de parti au propriétaire de circonscription, du chef agent au président du club de 3e âge, les millions ne se comptent pas. Les autorités, peuplées d’agents politiques, n’y voient que du feu…
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