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MedPoint: le jour d’après
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MedPoint: le jour d’après
Pas de scénarios catastrophes ! Les Law Lords ont enlevé l’épée de Damoclès qui était jusqu’ici suspendue au-dessus de la tête du chef du gouvernement. Avec la victoire de Pravind Jugnauth devant le Conseil privé de la Reine, c’est une nouvelle page qui se tourne sur la scène politique locale. Désormais, il s’agira de guetter les répercussions de ce verdict dont nous prendrons pleinement la mesure dans les mois à venir.
Vous aurez noté que référence est ici faite aux mois à venir car à notre sens, une snap election n’est nullement on the cards. Cela bien que la rumeur circule depuis que le jugement sous embargo s’était retrouvé sur la place publique. Ceux postulant pour une élection anticipée estiment que le Premier ministre pourrait capitaliser sur l’effet surprise. Dans un monde idéal, cela aurait pu être une option pour Pravind Jugnauth. Mais il se trouve que la configuration est tout autre.
Et le temps a fini par démontrer que le chef du gouvernement n’est pas un adepte du sprint. Il est plutôt engagé dans une course de fond. Le boulet MedPoint, qu’il traîne depuis huit ans, ne lui a pas, non plus, trop laissé le choix ! Maintenant qu’il a été délivré, il ne va certainement pas prendre de risques inconsidérés en appelant rapidement les Mauriciens aux urnes rien que sur la base d’un supposé effet surprise. Cela, alors que son statut de Premier ministre et les prérogatives qu’elles lui confèrent font de lui le maître à jouer.
Le chef du gouvernement prendra donc le temps qu’il jugera nécessaire pour mettre à exécution son calendrier. Plusieurs étapes marqueront inévitablement le marathon politique de Pravind Jugnauth. Il y a d’abord la présentation du dernier Budget de cette mandature, en juin prochain, avant d’aborder la ligne droite finale qui verra deux passages importants : les Jeux des îles de l’océan Indien et la mise sur les rails du Metro Express.
Avec la dynamique issue de la double victoire dans l’affaire MedPoint et devant la Cour internationale de justice sur l’excision des Chagos du territoire mauricien atteignant son paroxysme après les deux autres événements précités, il ne serait pas étonnant si le Premier ministre décide de tester ses muscles lors d’une consultation populaire au plus tôt vers fin septembre, voire début octobre de cette année.
Par contre, s’il devait opter pour la formule «les élections générales ne sont pas derrière la porte», cela nous mènera facilement jusqu’en avril 2020.
Quoi qu’il en soit, il y a un fait majeur que nous ne pouvons pas occulter. Le pays a basculé cette semaine. Nous sommes officiellement en campagne électorale. Les discours des uns et des autres vont définir dans les prochaines semaines le positionnement des principaux acteurs sur l’échiquier.
En attendant, une chose paraît de plus en plus évidente : ce sera beaucoup plus compliqué en 2019 de conclure une alliance électorale en comparaison avec les précédentes législatives. En cause : la technologie. Personne n’a oublié le fameux clip «viré mam» qui avait marqué la campagne électorale de 2014. Tout est aujourd’hui on record, forçant les politiques à plus de rigueur. Ceux qui mépriseront cette nouvelle donne en paieront le prix fort.
À l’ère des réseaux sociaux, qui peut imaginer des adversaires politiques essayant de se mettre sur une plateforme commune «dans l’intérêt supérieur du pays» après s’être entredéchirés à coup de discours dénigrants pendant cinq ans ? Qui mangera de ce pain-là ? «Le peuple admirable ?» À entendre les mouvements citoyens, il est clair que les coalitions électorales ne trouveront pas facilement grâce aux yeux de l’électorat.
À moins que la phobie d’une défaite qui anime traditionnellement les principaux acteurs force certains à ravaler leurs promesses en prenant le pari d’une alliance, Maurice n’aura jamais été aussi proche d’une lutte à trois. Dans le présent contexte, c’est peut-être le seul moyen pour initier l’assainissement d’un système en état de décrépitude.
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