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Zone de libre-échange, un game changer
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Zone de libre-échange, un game changer
Avant de songer à accroître leurs échanges commerciaux avec le reste du monde, les Africains devront commencer à commercer entre eux ! Les dirigeants du continent semblent avoir compris le message. Ils se réuniront du 4 au 8 juillet à Niamey, au Niger, pour justement formaliser le cadre qui, aux yeux de nombreux analystes, dynamisera le commerce intra-africain.
La concrétisation de ce projet, qui naquit en 2012, ouvrira un nouveau chapitre dans les relations entre les pays du continent. Car jusqu’ici, les flux commerciaux intra-africains ne représentent que 16 % alors qu’ailleurs, en Europe par exemple, ils totalisent 70 %. Les droits de douane constituent un obstacle majeur pour les entreprises qui cherchent à exporter sur le continent.
Avec la zone de libre-échange continentale, «Africa is open for business», avait lancé Treasure Maphanga à un parterre d’entrepreneurs lors du dernier forum Australie-Afrique. La directrice du département du Commerce et d’industrie de la commission de l’Union africaine estime que l’accord visant à créer un marché unique est une initiative stratégique qui va se révéler un véritable game changer.
Les projections chiffrées sont effectivement porteuses d’espoir, surtout celles calculant l’éventuelle hausse des échanges de 33 % et qui rapporteront à l’Afrique quelque $ 16,1 milliards additionnels. Et au-delà des échanges, il y a la capacité industrielle qu’il faudra muscler avec un effet multiplicateur sur l’emploi. De quoi ouvrir de nouvelles opportunités. Le président de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien en est conscient. Dans un entretien à Business Magazine, cette semaine, Pascal Plante explique que les membres de l’organisation qu’il dirige se pencheront, en septembre prochain à La Réunion, sur la stratégie à adopter pour mieux accéder aux marchés africains.
Maurice a également des ambitions africaines qu’il souhaite concrétiser au moyen des zones économiques spéciales (ZES). Mais le fait est que jusqu’ici, les avancées ont été timides sous ce plan. Pourtant, ce ne sont pas des raisons qui manquent pour nous motiver à accélérer le rythme. Dans une étude, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a démontré que les ZES contribuent à la croissance des investissements en Afrique. L’organisme recense 237 ZES dans pas moins de 38 pays.
Donc, il faut y aller et y aller maintenant car nous ne sommes pas en train de réinventer la roue. L’urgence s’impose dans la mesure où Maurice n’est pas le seul à vouloir proposer son expertise pour l’industrialisation du continent africain. Les dragons asiatiques ont déjà pignon sur rue en Afrique et vont continuer à accentuer leur présence avec la zone de libre-échange.
Les producteurs mauriciens regroupés au sein de l’Association of Mauritian Manufacturers (l’AMM) ont compris l’enjeu africain. Ils ont donc choisi l’afro-réalisme face aux tergiversations et aux hésitations de certains. D’où la décision de mener une nouvelle mission sur le continent dans les semaines à venir afin de toucher du doigt le potentiel qui s’offre au Made in Moris. Et ainsi dégager la stratégie appropriée pour un positionnement réussi sur les marchés ciblés.
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