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Climat: trêve de bavardages
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Climat: trêve de bavardages
Assez de discours, place aux jeunes et aux actions ! L’ONU a saisi l’urgence de rompre avec le présent. Le climat ne peut plus se permettre de dépendre des politiciens dont l’objectif local de se faire réélire ne cadre pas forcément avec l’urgence de la situation globale. En ce sens, le climat est davantage compatible avec les idéaux des jeunes interconnectés qui peuvent provoquer une vraie rupture avec le vieil ordre politique établi. Un rapport, dévoilé dimanche, dans le cadre du sommet mondial, qui s’est ouvert hier, par l’Organisation météorologique mondiale, qui dépend de l’ONU, confirme que les années 2015 à 2019 représentent la période la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire de l’humanité. Avec + 1,1 °C comparé à la période pré-industrielle 1850-1900.
Ceux qui se penchent sur la problématique du changement climatique mettent en relief le fossé «criant et croissant» entre les objectifs dégagés depuis l’accord de Paris (COP 21, en date de 2015) et la réalité des faits sur le terrain et celle des chiffres dans les rapports d’experts, comme celui d’United in Science, qui fournit une synthèse des tendances des émissions et des concentrations des principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère. «Notre rapport présente une évaluation unifiée de l’état de notre système terrestre sous l’influence croissante des changements climatiques anthropiques, de la réaction de l’humanité jusqu’à présent et des profonds changements que la science projette pour notre climat mondial à l’avenir. Les données scientifiques et les résultats présentés dans le rapport représentent les toutes dernières informations faisant autorité sur ces sujets», met en avant le Groupe consultatif scientifique au Sommet sur l’action pour le climat.
Sur place à New York, notre journaliste Manisha Deena, choisie pour être parmi les jeunes voix du continent africain pouvant contribuer à inverser la tendance du réchauffement climatique, témoigne de l’urgence d’une transformation socioéconomique fondamentale dans des secteurs-clés tels que l’utilisation des sols et l’énergie, afin d’éviter une augmentation dangereuse de la température mondiale aux impacts potentiellement irréversibles. D’où les débats de haut niveau sur la mise en place des outils permettant à la fois l’atténuation et l’adaptation.
Dans l’océan Indien, comme territoires insulaires, nous sommes déjà impactés, n’en déplaisent aux climatosceptiques comme Donald Trump. Le changement climatique va accélérer l’érosion des côtes. La montée du niveau de la mer pourrait déplacer des centaines de milliers dans un scénario, dit optimiste, d’une hausse de 2 °C de la température mondiale. Si l’eau monte, c’est que la glace fond plus vite que prévu. «Au Groenland comme en Antarctique, la perte s’accélère», confirment les experts. D’après United in Science, c’est la principale source de la hausse du niveau des océans. Les calottes glaciaires polaires ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes tous les ans depuis 2006.
Alors que nos politiciens et leurs suiveurs se battent pour un ticket électoral, souvent attribué de manière antidémocratique, le monde, lui, fait face à des phénomènes, autrement plus préoccupants, qui s’amplifient avec le changement climatique. «Extreme changes in planetary and socioecological systems are happening now. If we continue living in this way, engaging with each other and the planet in the way we do, then our very survival is in doubt», avait déclaré à l’express, en mai dernier à Genève, le sous-secrétaire de l’ONU pour la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. «The human race has never before faced such large and complex threats. The doubling of extreme weather events over the last twenty years is further evidence that we need a new approach to managing disaster risk if we are to limit disaster losses. Economic losses are making it an uphill battle to hold on to development gains in low and middle income countries.»
Les incendies en Amazonie et les ravages de l’ouragan Dorian sont des rappels à l’ordre. Le dérèglement climatique se révèle plus rapide et plus puissant que nous. Hier, en ouverture du sommet, Antonio Guterres a compris que «le problème de nos dirigeants du monde, c’est qu’ils parlent trop et écoutent trop peu». C’est pour cela qu’il faut que les jeunes insistent sur «des plans et non pas des discours», a rappelé le secrétaire général de l’ONU, qui a remercié la jeune génération pour avoir «bousculé l’apathie et le laisser-faire des gouvernants».
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les émissions nettes mondiales de CO2 doivent atteindre zéro à l’horizon 2050 afin de maintenir l’augmentation de la température terrestre en dessous de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est-à-dire que la quantité de CO2 entrant dans l’atmosphère doit être égale à la quantité de CO2 éliminée par les puits naturels ou technologiques, et ce afin de limiter les dégâts du changement climatique sur les écosystèmes et les sociétés humaines. Au final, sur la question climatique, il est vraiment dommage que l’ONU n’ait pas de pouvoir réel sur les États. Sinon, elle aurait pu insister sur la taxation du carbone, la mise en terre d’arbres et l’arrêt de constructions de centrales à charbon… Pour cela, il faudrait attendre que Greta et ses amis arrachent le pouvoir de la classe politique actuelle. Sauf que nous n’avons pas trop de temps. Et que nos politiciens, malgré leur grand âge, rempilent toujours…
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