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Dialogue de sourds
Comment se faire entendre alors que nous ne sommes même pas en mesure de nous entendre ? Voilà le défi pour le citoyen-électeur à J-15 des élections générales.
Comme les précédentes campagnes électorales, celle de 2019 est plus qu’assourdissante. Avons-nous été naïfs de croire qu’un véritable débat d’idées opposant différentes visions d’avenir était possible ? Cela fait mal de l’avouer, mais c’est la triste réalité ! Les politiques ont, en effet, opté pour la voie facile : celle de la surenchère et du déballage d’affaires. Au final donc, les législatives 2019 n’apporteront pas ce bol d’air frais que nous, citoyens, estimons nécessaire à l’exercice de notre devoir civique.
Pourtant, aucune raison ne justifie le diktat des politiques. Même pas le fait que nous sommes aujourd’hui arrivés à la fin d’un cycle. Bien au contraire, la lutte à trois aurait dû être un catalyseur d’échanges sur les projets de société – s’il en existe vraiment – afin d’éclairer ceux qui auront la lourde tâche de désigner leurs dirigeants le 7 novembre prochain.
À notre sens, cela aurait dû être la priorité des partis ainsi que des individus à la recherche du plébiscite populaire. D’autant plus que le sentiment des électeurs à l’égard des politiciens n’est pas très rassurant et ne plaide nullement en faveur de ces derniers.
Que savons-nous donc de la relation entre le citoyen et le politicien ? En tout cas, suffisamment pour réclamer la restauration du dialogue entre les deux parties. Pour s’en convaincre, il suffit de se référer à une étude réalisée à l’occasion du jubilé d’or de l’indépendance par la firme VERDE pour le compte de Business Magazine. Celle-ci confirme le désintérêt surtout des jeunes pour la chose politique. Ils sont, en effet, 45,5 % de jeunes âgés entre 15 et 20 ans à afficher leur désintéressement.
Le sondage montre également que la confiance générale dans les partis politiques auprès de toutes les générations confondues est au plus bas. Des baby-boomers à la génération Z, le score enregistré est inférieur à 5 sur 10. Non seulement nous sommes en droit de nous demander si nos compatriotes ont la moindre considération pour la classe politique locale, mais il y a là de quoi nourrir notre inquiétude car nous sommes clairement dans un schéma de «tous pourris !». Pour prendre pleinement la mesure de ce sentiment chez nos concitoyens, il suffit de consulter le menu de la campagne électorale 2019.
Pour autant, il ne faut pas désarmer. Nous devons y croire. Un sursaut est toujours possible, à condition toutefois que les citoyens décident d’édicter les règles pour purger le système. Car il n’y a rien de tel qu’une purge face aux spectacles de désolation que nous infligent au quotidien les aspirants gouvernants. Maurice mérite certainement mieux.
L’intégrité d’un individu ou d’une entité politique doit être notre préoccupation première. François Fillon disait des hommes politiques qu’ils ne sont pas des citoyens comme les autres. Car selon lui, les citoyens comme les autres ont le droit à la présomption d’innocence. En revanche, les hommes politiques, ils ont comme responsabilité de montrer le chemin. Il est donc de notre responsabilité collective de réclamer à nos responsables politiques d’être irréprochables. Est-ce trop demander ?
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