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Marge de manœuvre
Reporté d’une semaine, le comité de politique monétaire se réunit finalement ce mercredi. Une rencontre des plus attendues car elle s’inscrit dans un contexte très dynamique.
D’abord sur le plan local, où nous assistons depuis le 12 novembre à l’installation d’un gouvernement. Un exercice qui devrait se poursuivre dans les semaines à venir avec des mutations au sein de plusieurs institutions clefs du pays. La Banque de Maurice, qui se concerte sur la politique monétaire la plus appropriée pour Maurice dans la conjoncture actuelle, ne devrait pas échapper à des changements, avec notamment la nomination d’un premier sous-gouverneur en remplacement de l’ancien titulaire Renganaden Padayachy, devenu entre-temps ministre des Finances.
Avec un ancien de la maison maintenant au Trésor public, il faudra s’attendre à ce que l’on vise une plus grande synergie entre la politique fiscale et monétaire. Vu sous cet angle, il est plus plausible d’anticiper un statu quo de la part du comité de politique monétaire lors de sa réunion d’aujourd’hui. Car charcuter à nouveau le taux directeur équivaut à réduire la marge de manœuvre de la Banque centrale. Or, si la situation venait à se dégrader, toute la puissance de feu du régulateur sera nécessaire pour lubrifier le mécanisme financier, et par ricochet économique.
Lorsque les signes d’un ralentissement mondial sont apparus il y a quelques mois, cela avait donné lieu à une baisse du taux de référence par 0,15 % pour l’amener à 3,35 % en août dernier. Faut-il à la veille des fêtes de fin d’année se ruer dans les brancards pour une nouvelle révision du taux directeur ? La question se pose. Ou la meilleure posture serait de placer sous surveillance les derniers mouvements sur les marchés financiers qui semblent reprendre de la couleur et les derniers développements dans le bras de fer commercial entre Pékin et Washington ? Si les deux superpuissances économiques parvenaient à un accord et que les prochaines législatives au Royaume-Uni permettent de sortir de l’impasse du Brexit, il serait alors préférable de ne pas abattre les cartes dès maintenant.
Ici comme ailleurs, l’instrument monétaire demeure donc un levier important pour essayer de modifier le comportement, que ce soit de la communauté des affaires, des consommateurs et des investisseurs. Il est vrai avec plus de réussite pour certaines banques centrales que d’autres. Mais il ne faut pas, non plus, en abuser et croire que la politique monétaire est une panacée à des maux qui relèvent dans certains cas plus du structurel que du conjoncturel. Il est à ce titre très important d’établir les paramètres quant au recours à l’outil monétaire. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à une plus grande efficacité.
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