A pour Accidents. Comme une malédiction qui nous colle à la peau, cette année encore, le pays s’est réveillé avec une tragique nouvelle : deux jeunes habitants du Nord, Asheel Mutty, 19 ans, et Keshav Canhea, 25 ans, ont péri dans un accident de la route. Ils ouvrent le triste compteur d’accidents mortels sur nos routes. Les dernières statistiques indiquent que Maurice enregistre une moyenne de 163,8 victimes d’accidents depuis ces cinq dernières années. Les 15 à 29 ans sont les plus touchés par l’insécurité routière. Souhaitons que le tram, au lieu de solutionner la donne sécuritaire sur nos routes, ne vienne pas compliquer celle-ci...

B pour Boris ou Bojo. 2019 devait être l’année du divorce entre Bruxelles et Londres, mais elle aura surtout été l’année de l’avènement de Boris Johnson (photo) qui a remporté haut la main les dernières législatives – avec les conservateurs qui obtiennent pas moins de 365 des 650 sièges de la Chambre des communes (soit une majorité claire et nette, qui faisait précisément défaut à Theresa May). Dans son message de fin d’année, «Bojo» a promis de faire oublier les trois ans et demi de crise autour du Brexit et a fait un appel aux Britanniques pour se serrer les coudes au lieu de se disputer.

D pour Donald Trump (photo). Double procès pour le 45e président des États-Unis. Il devra faire face à la procédure de destitution au Sénat (certes contrôlé par les Républicains) pour son arm-twisting diplomacy vis-à-vis de l’Ukraine sur le dossier des Biden et pour possible abus de pouvoir dans l’exercice de ses fonctions. S’il s’en sort, il aura, en novembre, à défendre son bilan économique et briguer un 2e mandat. En pleine guerre commerciale contre la Chine, pourra-t-il se dépêtrer à la fois de son Impeachment au Congrès en janvier 2020 et garantir sa réélection en novembre de cette année ? C’est la question capitale !

E pour Élections. De mémoire de journalistes et de votants, jamais une telle succession de couacs n’avait émaillé des élections générales comme celles du jeudi 7 novembre. Entre des milliers d’électeurs qui ont disparu des registres électoraux et l’épisode «règle magique» pour ranger les bulletins dans les urnes, la Commission électorale et Irfan Rahman (photo), d’ordinaire irréprochables dans leur gestion des élections à Maurice, ont eu à subir la colère des électeurs n’ayant pu voter et des candidats qui criaient «élections marday». La Cour suprême aura, en ce début d’année, pas mal de pétitions électorales à étudier et d’arguments à écouter. Elle seule pourra désormais trancher dans ces allégations de maldonne ou de fraude électorale. À moins qu’insatisfaite du verdict, l’opposition ne saisisse, en dernier recours, le Privy Council – ce qui prendra encore un an ou deux...

F pour Florence Nightingale (photo). Pour marquer les 200 ans de son anniversaire, l’Organisation mondiale de la santé a désigné 2020 comme l’Année de l’infirmière. Raison de plus pour saluer le dévouement du personnel soignant au chevet de nos malades et blessés.

G pour Greta (photo). Cette Suédoise est parmi les «Mauriciens de l’année» de l’express en raison du caractère universel de son engagement pour contrer le changement climatique. Cette désormais icône de la lutte est âgée de 16 ans. Elle est fièrement autiste et fera entendra sa voix sans concession cette année encore.

H pour Huawei. Privé des services de Google, le géant chinois ne s’est pas laissé intimider et continue sa marche en maintenant ses bons résultats financiers et commerciaux. On note une montée en puissance avec l’ouverture de boutiques Premium en Europe, l’ambitieux programme de développement dans les objets connectés (Internet of Things), mais aussi une croissance de 240 % sur le marché du PC à travers le monde. Huawei est devenu le symbole d’une Chine qui ne s’avouera pas vaincue. À Maurice, l’on redoute l’utilisation des images du projet Safe City (développé par Huawei avec le GM mauricien), si jamais elles sont davantage utilisées à des fins de surveillance politique que pour garantir le Law and Order...

I pour International. Quand on vit, comme nous, sur une île coupée de tout, le contexte international devient encore plus important pour notre économie insulaire. On subira, donc, les contrecoups du ralentissement prévu de l’économie mondiale en 2020. Le glissement de la roupie face au dollar, le prix du baril, les incertitudes liées au Brexit, l’impact sur nos exportations poussent plus d’un à s’inquiéter du fait que le taux de croissance n’arrive pas à dépasser la barre des 4 % (dont une ‘zero growth’ inquiétante pour le secteur touristique)...

J pour Jugnauth. Le ministre mentor est allé se rhabiller, Pravind Jugnauth, son fils, est entré, cette fois-ci, par «la grande porte» des élections, en attendant, bien entendu, que les pétitions électorales ne soient entendues par la justice. Au sein du MSM, on rejette, toutefois, toute possibilité d’invalidation des élections, comme cela avait été le cas pour l’oncle de Pravind, Ashock Jugnauth, au numéro 8 en 2005. Pour l’heure, la dynastie Jugnauth domine l’échiquier politique. Avec ses 37 % de suffrages, elle a raflé...63% des 70 sièges au Parlement.

K pour K-Pop. Davantage que l’Afrobeat qui a produit des tubes comme Overload (parmi les disques de l’année 2019 ici à Maurice), la K-Pop est devenu le style musical qui a le plus conquis la planète. K-Pop signifie Korean Pop et est orginaire de la Corée du Sud. La K-Pop englobe la pop, mais aussi le rock, le R&B, le hip-hop et le rap qui ont en commun la langue coréenne. On comprend mieux pourquoi la K-Pop est devenue l’exportation la plus rentable de ce pays.

L pour Liverpool. 2020 pourrait bien être l’année du titre national britannique pour Liverpool que l’entraîneur Jürgen Klopp (photo) a emmené au sommet de l’Europe et du monde en 2019. Les Reds sont grands favoris pour rafler la FA Premier League cette année alors que les fans de Man U invoquent les dieux du stade pour stopper leurs rivaux ...

M pour Metro Express (ou Tram) (photo). Ce mega projet d’environ Rs 18-19 milliards (contre Rs 24 milliards pour l’ancien projet Metro Léger) a enfin vu le jour après deux décennies d’études et de débats. Mais le débat a toujours lieu sur son appellation exacte : s’agit-il d’un simple tram ou d’un métro. Le moindre coût (entre le projet du GM de Ramgoolam et celui de Jugnauth) a fait que le projet a dû sacrifier des aspects- clés, notamment nombre de pilotis à des intersections-clés, comme celles de Beau-Bassin. Ce qui provoque des embouteillages monstres. Et dire que la rentrée scolaire n’a pas encore eu lieu, que Monsieur Mootanah grimpe déjà sur ses grands chevaux, alors que nous insistons simplement sur la sécurité du public voyageur et la fiabilité financière du projet.

O pour Opposition. L’opposition, en raison des intérêts divergents de Ramgoolam, Bérenger, Duval, entre autres, a toujours été tout sauf unie. Mais les pétitions électorales, déposées dans les délais de 21 jours, ont rapproché les membres du PTr, du MMM, et du PMSD. À suivre, ce 24 janvier, leur ‘body language’ lors du discours-programme qui marquera la reprise parlementaire.

R pour Roopun (photo). Le discret ministre de la Culture est devenu, envers et contre tous, le président de la République. Il a pour adjoint l’ancien ministre ML, Eddy Boissézon. Leur nomination avait été contestée à un moment parce qu’ils étaient perçus comme des «party men». Mais qui n’a pas été un politique hormis Ameenah Gurib-Fakim ?

S pour Star Ship. La fusée géante qui servirait à conquérir Mars dès 2024 a été présentée par le milliardaire Elon Musk (photo) comme la fusée la plus puissante du monde qui proposera, avant de se poser sur Mars, des vols commerciaux sur la lune. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir la NASA, mais également l’Inde et la Chine. D’autres milliardaires comme Richard Branson, Jeff Bezos et Paul Allen tentent de battre Musk dans la conquête de Mars.

T pour Twitter. Le mot-clé «#Notre Dame» a été l’événement le plus commenté sur Twitter en 2019. C’était lors de l’incendie de la cathédrale mythique de Paris en avril dernier, indique Twitter, sans toutefois donner de chiffres.

Y pour «Yold» ou «Young Old». Pour la première fois, le monde comptera davantage d’humains âgés de plus de 30 ans que ceux ayant moins de 30... Selon plusieurs études, les «Yold» sont non seulement plus nombreux mais en meilleure santé physique et financière que les seniors des générations précédentes. De ce fait, ils vont révolutionner le monde du travail car ils ne comptent aucunement prendre leur retraite après 65 ans pour s’occuper de leurs petits-enfants.