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Tout un cirque sans aucun sens didactique!
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Tout un cirque sans aucun sens didactique!
Après avoir donné une fessée aux Mauriciens soi-dsiant indisciplinés à qui, doit-on le rappeler, on en avait privé de tout sans préavis avec un couvre-feu total, en les traitant même de «cocovids», les voici qui réapparaissent plus de 48 heures plus tard, tout aussi rayonnants comme au lever du soleil lors d’un de leur point de presse quotidien pour y aborder… vous êtes prêts ? – la possibilité d’un déconfinement pour bientôt, c'est-à-dire le 15 avril 2020, date à laquelle le confinement devrait se terminer.
Ce genre de péripétie en communication de la part du gouvernement et des autorités ne date pas d’hier. Voyez-vous, tout a commencé durant la séance parlementaire du 3 février 2020. Lors de la PNQ tout à fait légitime et avant-gardiste où le leader de l’opposition, le Dr Arvin Boolell demandait des réponses au sujet des mesures qui ont été ou qui seront prises afin de contrer une propagation brutale du coronavirus, cela avait fait ricaner à tout bout de champ plus d’un au sein de la majorité. Ce qui confirmait bien leur maintien d’une politique de nonchalance face à l’épidémie alors qu’une communication d’explication, compréhensive et rassurante était plus que nécessaire dans un tel contexte vu que l’inquiétude mondiale ne cesser de grimper d’un cran chaque jour.
Mais quelques semaines plus tard, le résultat de l’amateurisme du gouvernement, à quelques jours de l’annonce officielle des trois premiers cas de Covid-19 à Maurice, se faisait sentir avec la fermeture des écoles ainsi que l’annulation de toutes activités officielles du 12 mars. Nous étions donc déjà en pleine crise. Comme quoi une des citations du célèbre Albert Camus dans un de ces meilleurs ouvrages qui est «La Peste» publié en 1947 et qui disait que «le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer» n’était plus plausible.
Cette crise sanitaire du Covid-19 que nous vivons et qui a été qualifiée de pandémique par l’OMS, constitue un phénomène anxiogène lié à un contexte inédit et à une incertitude inquiétante quant à la rapidité de l’évolution de la situation ; à la transmission de l’épidémie mais également des doutes sur les impacts économiques et financiers dû à cette crise. Et face à cet inédit, l’individu devient irrationnel. D’où l’importance de gérer calmement une telle situation incertaine et complexe en évitant justement l’hystérisation, la dérive, le débordement, afin de ne pas affoler. Mais ce n’était pas le cas quand on considère la gaffe du ministre du Commerce qui faisait des parades médiatisées dans les rayons des supermarchés en déclarant qu’il n’y avait « aucune pénurie des denrées de base sur le marché » et qu’il ne comprenait pas cet affolement du public pour le « panic-buying ». Un exercice de com qui avait pour but de ralentir le mouvement des ménages. Sauf qu’on annonça deux jours plus tard un confinement total pour une durée d’une semaine mettant ainsi des milliers de familles sur la paille. Ce qui expliqua par la suite l’assaut des consommateurs vers les supermarchés quand le gouvernement décida de les rouvrir avec un accès strictement par ordre alphabétique. Un reflexe humain et un instinct de survie dû à l’incohérence des discours des autorités face à une situation qui évolue mais aussi au manque de confiance envers celles-ci de par leurs inconsistances qui ont fait l’objet de vives critiques dans les médias ainsi que sur les réseaux sociaux.
L’objectif d’une bonne communication, dans de tel cas certes sans précédent, est de mettre en évidence et d’expliquer l’efficacité et la pertinence des actions prises et des décisions choisies afin de gérer le problème. La stratégie devrait consister donc à informer sur la situation et à préserver toute crédibilité dans la gestion de cette crise en prenant en considération les attentes, les besoins, les perceptions différentes - parfois contradictoires il faut l’avouer - de la part de la population, des acteurs impliqués – que ce soit sur le plan social ou économique – et des médias avec une transparence la plus totale. En voilà un terme qui ne semble pas faire partie de leur vocabulaire face à cet exercice d’équilibre périlleux. Le dernier exemple en date étant la fameuse déclaration du ministre des Affaires Étrangères au sujet de «231 tonnes d’équipements qui ont été commandés de Beijing» sans pour autant donner plus de détails sur son contenu, alors qu’il y a une grande demande de la population pour des masques, des gants et des «protective gears» pour nos «frontliners».
Une crise de cette envergure, c’est de la complexité à gérer, tant de nombreuses parties prenantes sont concernées. Il est surtout complexe dans le sens de trouver la juste dose d’actions, de paroles et d’anticipations. « Gouverner, c’est prévoir » dit-on. Mais gouverner c’est aussi subir et assumer ! Alors que la question du déconfinement, prononcé un peu trop tôt, commence à poindre dans le débat public avec une tendance à dédramatiser l’impact sanitaire du Covid-19; En parler sans mettre en place une bonne stratégie de communication serait une erreur monumentale parce qu’en faisant ceci, ils entretiennent un espoir prématuré et redoutablement complexe qui pourrait non seulement aller vers un relâchement des efforts contre l’épidémie mais aussi des conséquences sur la psychologie de nos citoyens confinés depuis un bon bout de temps. Mais ceci est une décision d’intérêt national qui devrait surtout être débattue et prise lors d’une séance parlementaire spéciale qui peut être, par exemple, déplacé dans un endroit plus grand en vertu de l’article 56 de la constitution, à travers une proclamation, afin de respecter scrupuleusement le « social distancing ».
Sera-t-il donc le cas ? En ont-ils appris de leurs erreurs ? Attendons voir…
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