Publicité
C’est le Covid qui dirige !
C’est incroyable comment le Covid-19 a accaparé l’attention du monde ! On ne parle presque plus de rien d’autre. Les avions ayant été remisés dans leurs hangars et les touristes ayant été casernés, on ne peut plus s’échanger de photos récentes de voyages, se vanter d’avoir été sous la Tour Eiffel ou sur la Grande Muraille de Chine, faire la démonstration de ce que c’est que de dormir sur un tatami ou de voir les ruines de Chichen Itzá. C’est terminé ! Les plus aventureux finissaient, sac au dos, par voir les dernières neiges du Kilimanjaro ou plongeaient avec des raies manta aux Maldives ou encore, sirotaient du mezcal en brandissant la bouteille au fond de laquelle reposait une grosse larve blanche de Gusano Rojo. On enregistrait toutes ces prouesses grâce à GoPro… C’est terminé ! Comme sont terminés les voyages d’affaires parfois un peu intempestifs, les conférences interminables qui sont prétextes à des billets business class et des per diem généreux qui, en passant, permettaient du ‘shopping’ en veux-tu, en voilà. Même si tous n’ont pas eu la chance de posséder une deuxième carte platine, avec laquelle on pouvait se «tromper» , comme notre exprésidente. Localement, plus de temps permis à la plage, plus de virée au shopping mall, plus de journaux, plus de pain chaud à la boulangerie, plus de rencontres amoureuses à moins de deux mètres de distance – vous imaginez ! Ce n’est vraiment pas très pratique tout ça !
On ne s’envole plus, on ne peut non plus faire une petite croisière et même la voiture, pour une virée, est interdite. Il reste le bateau cargo, dieu merci, sinon nous n’aurions même plus de diesel pour les ambulances et les voitures «signées» de ministres ou de parlementaires (lire Touria Prayag, dans Weekly, cette semaine). Nous sommes confinés à nos chambres, prisonniers des lettres de l’alphabet pour aller s’approvisionner, masqués et gantés quand on sort, esclaves de nouveaux maîtres – non , je ne parle pas d’épouses, mais d’écrans !
Ah, ces écrans ! Imaginez seulement ce qu’aurait été ce confinement sans écrans ! Celui de la télé, qui nous force à l’immobilité, enroulé dans un fauteuil ou dans la pose Sachem sur la moquette. Si on a été malchanceux dans sa vie, ce sera exclusivement pour de la bouillie MBC, servie avec le chatini acidulé et pimenté du JT de 19:30. Depuis, il y a heureusement eu la démocratisation la plus incroyable des écrans grâce aux portables . Un peu limite pour apprécier un match de foot, peut-être, mais en confinement, il n’y en a pas de ‘live’ de toute manière. Seulement des souvenirs. Du temps béni d’un Manchester gagnant, United, celui-là ,ou des grands ballets footbalistiques de Ronaldhino , avant qu’il ne soit emprisonné, un mois, pour usage de faux passeport, dans un pays où il n’en avait apparemment pas besoin…
Car l’écran du téléphone cellulaire ouvre quand même aussi des portes virtuelles sur le monde que Covid-19 a fait fermer . On a fermé l’école ? On s’active au home schooling ! On ne va plus au bureau ? Ce sont des WhatsApp chat groups à gogo ! Des réunions de conseil d’administration ? On s’affiche sur Zoom ou sur Hangouts ou sur Google Duo. Comme on est. Comme on peut. Je ne sais pas si ce sera approprié pour la réunion des créanciers d’Air Mauritius par contre, mise sous administration, car au- delà de 6, voire 10 personnes, on a tendance à plus se taire ou encore, cela fini en bouzin.... ce qui peut, par ailleurs, être utile ! On utilise l’écran pour prendre connaissance de la dernière «fake news» à sensation, pour lire son journal – parfois truandé, pour visiter le musée du Caire en virtuel. Je vous recommande le deuxième étage de Toutânkhamon, même si la visite est un peu basique. Contrairement à la visite touristique, il n’y a pas de queue et vous pourrez mettre sur «pause» pour prendre un café. Les petites pièces ne sont pas très visibles évidemment et le contrejour n’est pas toujours plaisant, mais mille sabords, ils savaient vraiment comment bien mourir ces pharaons !
Le confinement et les écrans substitutifs causent aussi des dégâts, bien sûr. La non-socialisation des enfants dans les cours d’école va avoir des conséquences, au-delà d’un certain nombre de jours d’isolement. C’est ce qui, entre autre, a poussé la Norvège à rouvrir ses écoles surtout pour les plus petits, car, en plus, cela permettait aux mamans de reprendre le travail. Les écoles ont commencé à ouvrir en Chine dès le 9 mars. Sous haute surveillance bien entendu. On peut leur faire confiance pour cela. Au Danemark, les crèches et les écoles primaires s’ouvrent progressivement depuis le 15 avril. Le 10 mai ce sera au tour des lycées et des collèges. En Allemagne, les écoles ouvriront demain. Par contre, nos cousins d’Italie parlent de septembre et un rapport de l’UNESCO/l’UNICEF cette semaine penche aussi pour de la prudence. Au Canada on réfléchit toujours. Compliqué tout ça ! On allait forcément se retrouver dans le camp des frileux. 1er août ? C’est sans doute une question de confiance dans ses propres capacités de discipline ?
On semble s’en être très bien sortis pour la 1ère vague (bravo !), mais la perspective d’une 2ème paraît bien trop effrayante, si même Singapour s’y est déjà collé (et nos travailleurs immigrés, à nous ?). Il y a plus troublant encore : le magazine Forbes rapportait le 16 dernier que 141 patients coréens «guéris» avaient été testés positifs quelque temps après être sortis d’hôpital ! Á Wuhan, ils estiment que 5 à 10 % des patients «guéris» étaient testés positifs à nouveau à fin mars ! De l’autre côté du Pacifique, aux États-Unis, certains expriment de sérieux doutes sur la fiabilité des trois tests ‘anticorps’ pourtant approuvés par la Federal Drugs Administration. Pour ne rassurer personne dans un pays où, enfin, le nombre de tests quotidiens atteint apparemment des nombres respectables, il y a plus de 90 tests disponibles sur le marché !
Ce qui est sûr c’est que le coronavirus nous a complètement éloignés de l’autre grande question existentielle qui confronte l’humanité et qui est celle du réchauffement de la planète. Jusqu’à décembre dernier, les signes de progrès étaient plutôt tièdes, les quantités de gaz à effet de serre ralentissant un peu, certes, mais restant largement au-dessus des quantités requises pour échapper à deux degrés de réchauffement vers 2050. Puis, boom! C’était la pandémie, le confinement, le gel économique complet. Et ne voilà-t-il pas que les lions envahissent des terrains de golf au Natal et que du kudu déambule, nonchalamment à Cape Town. On voit à nouveau du poisson à Venise, et les citoyens du Punjab s’extasient d’admirer les montagnes de l’Himalaya clairement, c.-à-d. pas à travers du smog, pour la première fois depuis 30 ans ! Au-dessus de la Chine, depuis janvier les apports d’oxyde de carbone auraient chuté de presque 30 %, alors que les usines se taisent, que les voitures ne bougent plus, que les avions restent collés au sol. À Paris, ce n’est pas tant que les oiseaux sont de retour, mais, soit, que ceux qui étaient présents chantent un peu plus, parce que plus gais ou qu’on les entend mieux, puisque la rue se tait...
Tout ça ne m’inspire rien de bon. Jusqu’à l’avènement d’un vaccin fiable, cette saloperie de virus ne va pas disparaître, puisque l’on ne peut pas tester @100 % et que de toute façon, les tests ne semblent pas @100 % fiables. Il faudra donc vivre avec, d’autant plus que les frontières s’ouvriront un jour aux asymptomatiques, sinon que faire des hôtels et comment va finalement rentrer mon fils, du Texas ?
Conclusion ? Il faudra malheureusement vivre avec le Covid, planqué dans nos populations et prêt à prendre les prochaines vagues... Il faudra planifier avec ! Mais ça aura au moins l’avantage de protéger la nature pour un temps ! Assez longtemps pour que l’on veuille s’investir vraiment à lui retourner ses heures de gloire ?
Publicité
Les plus récents