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Lourd passé au présent
La violence existe dans tous les domaines, qu’elle soit physique, symbolique ou discriminatoires, elle existe bel et bien. Si par exemple les membres d’une communauté ou d’un groupe privilégie quelqu’un censé appartenir à leur groupe pour l’obtention d’un travail ou d’un avantage quelconque, on ne s’en rend pas toujours compte, mais c’est une forme de violence. Cette violence est issue de la perception, par les groupes sociaux moins favorisés, d’un sentiment de frustration dû au fait que l’égalité n’existe pas. Voilà une forme de violence dont on ne parle pas, et qui est quasi-quotidienne ; si on ajoute à cela la violence que l’on trouve dans les situations où la police intervient dans les quartiers défavorisés, ou même la violence, par les représentants de l’État présente, dans les commissariats et dans les prisons, on a en fait des situations qui sont toujours explosives en puissance. Ces contextes sont, dans la plupart des cas malheureusement, porteurs de violence physique, et comme le disait si justement le sociologue Max Weber : «L’État détient le monopole de la violence légitime.» On voit ici une réflexion menée sur l’État et la violence.
Qu’entendons-nous par cette formule ? Cela suppose que dans la société la violence est une sorte de «donnée» dont il faut tenir compte et qui existe dans les contextes et situations où la police a affaire avec les supposés hors-la-loi ou criminels. La violence est donc supposée exister, et la police utilise aussi cette violence, et elle en a le droit. Alors que la violence utilisée par les citoyens ou hors-la-loi n’est pas légitime. Seules l’armée et la police ont cette légitimité. Mais voilà, dans la société (l’opinion publique ?), cela ne se passe pas ainsi, car il y a toujours un problème avec la violence, et surtout avec la violence perpétrée par l’État. La plupart du temps, cette violence exercée par les représentants de l’État montre les inégalités sociales (raciales et/ou ethniques). À Maurice, l’État colonial montrait sa violence vis-à-vis des travailleurs engagés et des esclaves (et leurs descendants), mais quand le groupe dominant politiquement change, la violence, elle, ne change pas, elle est récupérée, si l’on peut dire, et pratiquée par le groupe qui domine. Mais à chaque fois que la police frappe de manière disproportionnée, cela pose un problème moral et social… et qui parfois aboutissent à des manifestations ou des émeutes.
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