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Personnages clivants
De mémoire d’Américains, jamais un 4 juillet – jour de l’Indépendance de la couronne britannique – n’aura été si amer, clivant et funeste. Les raisons pour plomber le moral des Yankees sont multiples : les States comptent le plus grand nombre de cas détectés de Covid-19; il y a des villes en feu, des statues par terre et un peu partout des manifestations contre les violences policières dans le sillage du meurtre de George Floyd, le racisme; les discours divisionnistes et la politique isolationniste de Donald Trump et de son entourage.
L’image des États-Unis, depuis que Trump a pris le relais d’Obama, ne cesse de se dégrader, à tel point que beaucoup estiment que l’Amérique «vit un moment particulièrement humiliant», comme le fait ressortir le magazine américain, The Atlantic – qui souligne être habitué «à écouter ceux qui détestent l’Amérique, l’admirent ou la craignent (parfois tout en même temps). Mais qu’ils ressentent de la pitié pour l’Amérique? Ça, c’est nouveau.»
D’ailleurs, la question se pose désormais : le reste du monde aspire-t-il toujours à reproduire le modèle américain, en voyant la superpuissance dans un tel état de délitement ? La gestion catastrophique de la pandémie, qui galope de la côte est à la côte ouest, du Nord au Sud, devrait être analysée afin de ne pas compromettre la santé publique, comme Trump l’a fait, un peu comme Bolsonaro au Brésil…
La présidentielle du 4 novembre 2020 risque de marquer l’histoire contemporaine comme étant l’une des plus violentes et incendiaires, surtout si Trump continue à verser du pétrole sur le feu.
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De l’autre côté de l’Atlantique, en France, un autre président, qui a les yeux braqués sur sa réélection, fait feu de tout bois. Emmanuel Macron a changé, en début de semaine, son gouvernement, dans un espoir de donner, une nouvelle virginité à son quinquennat qui tire à sa fin en avril 2022.
Visiblement en mal de popularité et ne souffrant plus de la comparaison avec son ex-PM Edouard Philippe, il a fait des choix qui traduisent son envie de rayonner, à nouveau, dans l’opinion. Son nouveau PM, Jean Castex, est un discret haut fonctionnaire.
Après des élections municipales qui ont vu une abstention record et une forte poussée écologiste, Macron a réalisé qu’il lui faut changer son fusil d’épaule, en optant pour un novice qui ne risque pas de lui faire de l’ombre – un peu comme, chez nous, le gentil Obeegadoo qui chauffe la place (de Collendavelloo) à côté du petit empereur soleil. Mais Castex se défend, dans une interview au Journal du dimanche, d’être un simple «collaborateur» de Macron : «Quand vous aurez appris à me connaître, vous verrez que ma personnalité n’est pas soluble dans ce terme».
Dans l’équipe du tandem Macron-Castex, deux noms font polémique ces jours-ci : le nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et le nouveau garde des Sceaux, le ténébreux avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti. «Nommer comme premier flic de France Gérald Darmanin, un homme accusé de viol, et comme garde des sceaux Éric Dupond-Moretti, un antiféministe notoire, c’est complètement impensable», s’indigne Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme ! Selon elle, «il s’agit des deux représentants de la police et de la justice, deux institutions clés dans le parcours des victimes de violences sexuelles».
Une autre voix critique a comparé ces nominations comme étant aussi outrancières que celle, hypothétique, de l’infectiologue Didier Raoult au ministère de la Santé, si Macron voulait pousser le bouchon plus loin ! Mais Macron comme Trump savent que, pour survivre, ils doivent créer un impact. Quitte à cliver leur pays !
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