Publicité

Drame au Morne, restons objectifs

19 janvier 2021, 18:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La mort de Jayrajsing Hazareesing, au Morne, dimanche dernier, lors de la compétition de triathlon, n’a laissé personne insensible. Jeter la pierre à la Fédération mauricienne de triathlon (FMTri) ne sert à rien. Toutefois, il serait quand même bon de nous poser quelques questions.

Le quinquagénaire Jayrajsing Hazareesing a déjà pris part à des triathlons avant celui du 17 janvier au Morne. Des triathlètes qui l’ont côtoyé l’ont présenté comme une personne qui avait la forme et «qui courait comme une gazelle». D’un autre côté, la FMTri n’est pas une fédération qui ne se soucie pas de la sécurité des triathlètes. Au contraire, à chaque compétition, de nombreux officiels suivent la compétition dans l’eau, à la sortie de la mer, dans les zones de transition et sur la route où se déroulent les épreuves de cyclisme et de course à pied. Pour nombre de compétitions organisées par l’instance fédérale, aucun triathlète ne s’est plaint des normes de sécurité mises en place par la FMTri. Malheureusement, il y a eu mort d’homme.

Sachant qu’il y a deux équipes d’officiels (une pour la natation et l’autre pour la base ou zone de transition) qui ont la responsabilité de prendre les temps et les numéros de dossard des participants à différentes phases de la compétition, on comprend que la FMtri n’a rien laissé au hasard, dimanche dernier, au Morne, sur le plan organisationnel. Déjà, dans la mer, pour les 750 m de natation à parcourir, elle avait fait le nécessaire pour qu’il y ait – comme d’habitude – des éléments du National Coast Guard ainsi qu’un officiel de la FMTri en kayak, pour suivre les nageurs. Malgré cela, un homme est mort dans l’eau et personne ne s’en est aperçu. Sur la plage, ceux qui prenaient les temps et les numéros de dossard, n’ont pas tout de suite remarqué qu’un participant n’était pas sorti de l’eau. Pourquoi ? Comment ? Nous n’avons pas de réponse. Nous avons les mêmes interrogations pour les officiels se trouvant dans la zone de transition ; ces officiels suivent – selon le même principe – les triathlètes qui entrent dans la base et qui en ressortent. Ont-ils eu le réflexe de dire aux organisateurs qu’un participant n’avait pas du tout intégré la zone de transition, après un lapse de temps relativement long ? Les organisateurs ont-ils été avertis à temps de l’absence de ce triathlète dans la zone de transition ? Seule la FMTri a la réponse.

Cela dit, d’autres questions méritent d’être posées. Vu le nombre croissant de participants aux compétitions de la FMtri depuis quelques mois, celle-ci dispose-t-elle du nombre requis d’officiels pour gérer autant de sportifs ? Notamment dans l’eau. En outre, le National Coast Guard a-t-il la capacité de gérer aujourd’hui autant de monde dans la mer ? Enfin, la Beach Authority, qui donne généralement la permission aux fédérations ou associations sportives d’organiser des activités en mer, fait-elle valoir ses critères de sécurité, à elle, pour la tenue de ce type d’événements ? Surtout en tenant compte du nombre élevé de participants ? La FMTri n’est pas une fédération qui fait les choses à la légère. Depuis de longues années, elle a toujours tout fait dans le respect des règlements et normes de sécurité de la Fédération internationale de triathlon en matière de compétition. Nous avons en mémoire les championnats d’Afrique que la FMTri a organisés au Shandrani les 1er et 2 juin 2019. Aucun incident ni accident n’avaient alors été déplorés à ce moment-là. Mais le 17 janvier 2021, Jayrajsing Hazareesing est mort lors d’un triathlon. C’est un fait. Toute spéculation à ce stade est inutile. Seule l’enquête viendra avec ses éléments de réponse.