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20 ans après
En septembre 2001, le 9 ou le 10 septembre 2001, les États-Unis sont au summum de leur superpuissance, 12 ans après la fin de la guerre froide. Grâce à sa prospérité économique portée par l’ultra libéralisme et sa suprématie technologique démultipliée par la révolution numérique, le pays dirigé par George W. Bush se croit intouchable et à l’abri des tragédies qui affligent d’autres parties du monde. Le lendemain, leur monde bascule, nous avec.
Au matin du mardi 11 septembre 2001, le géant va trembler sur son propre sol et va tomber de tout son poids de son piédestal. À quelques minutes d’intervalle, deux Boeing viennent s’encastrer dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, icônes de la capitale financière du pays. Un troisième avion commercial s’écrase au coeur du Pentagone, à Arlington, près de Washington, DC, la capitale politique. Le QG de la défense est touché. Ce n’est pas fini : un quatrième appareil atterrit dans un champ au sud-est de Pittsburgh ; les passagers ayant pu maîtriser les terroristes ayant détourné l’avion devenu une arme de destruction. Mais ce sursaut patriotique ne peut altérer le drame national.
La surprise est totale. En moins de deux, les images de ces attaques simultanées font le tour du monde. Elles provoquent une onde de choc. La suprématie militaire des États-Unis vole en éclats et chacun se demande comment une petite organisation terroriste islamiste comme Al-Qaïda a réussi à coordonner une telle opération… Ainsi est née, sur les ruines du World Trade Center, la guerre contre le terrorisme djihadiste qui va ni plus ni moins modifier la façon dont tourne notre monde. Premièrement, prendre l’avion ne sera plus jamais pareil.
L’histoire retient que c’est George W. Bush qui lance la contre-attaque sur les ruines du World Trace Center : «C’est la liberté elle-même qui a été attaquée par un lâche sans visage. Et la liberté sera défendue. Je veux assurer au peuple américain que toutes les capacités du gouvernement fédéral sont mobilisées pour aider à sauver des vies et à aider les victimes de ces attaques. Ne vous y trompez pas: les États-Unis poursuivront et puniront les responsables de ces lâches attaques (…) Notre armée, chez nous et à travers le monde, est en état d’alerte maximale, et c’est la détermination de notre grande nation qui est mise à l’épreuve. Mais ne vous y trompez pas, nous allons montrer au monde que nous remporterons cette épreuve. Que Dieu vous bénisse.»
Au nom de la liberté, la guerre contre l’axe du mal va commencer, avec ses abus et ses errements. Les idéologues néoconservateurs, appelés les faucons, qui profitent de l’économie de la guerre, avec Dick Cheney en tête, vont jeter le pétrole sur le feu. Il faut amplifier la «guerre globale contre la terreur» afin de rappeler la puissance de feu des États-Unis.
20 ans après, si des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée, il n’est pas certain que le monde soit devenu plus sûr. Certes, dix ans de traque plus tard, Ben Laden a été tué au Pakistan, et Al-Qaida, démantelé, n’a jamais pu rééditer un autre 11 septembre, mais plusieurs théâtres de guerre sont devenus des tragédies durables ; car la guerre a changé de forme, de symétrique à asymétrique, avec une ONU incapable de contrôler la situation.
En Afghanistan aujourd’hui, les Américains ont fui précipitamment une débâcle. La vision du monde, qui repose sur l’obscurantisme et ses pratiques répressives, y prédomine grâce aux talibans. La démocratie et les droits humains sont piétinés quand les femmes n’ont pas le droit d’aller à l’école de la vie. Et que l’on détourne le regard, impuissants. La situation en Irak, pays envahi sous le faux prétexte de l’existence d’armes de destruction massive, maintient le Moyen-Orient dans une tension permanente.
Mais les États-Unis, affaiblis aussi par le Covid-19, ne peuvent plus se permettre des guerres. La stratégie du repli de Joe Biden, 20 ans après le 11 septembre, révèle un pays qui a perdu de sa superbe, et qui doit encore se réinventer, surtout face à la menace chinoise…
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