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Psychologie du rouge «écarlate»
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Psychologie du rouge «écarlate»
Dans la psychologie de la couleur, le rouge écarlate, aussi appelée rubis, symbolise la couleur du cercle chromatique qui a la plus basse fréquence. De même, c’est la couleur que le ventre d’une mère renvoie à l’enfant, une sorte d’enveloppe sécurisante. En peignant notre pays en rouge, la France ne nous renvoie pas au Trochetia, ni ne nous sanctionne ; elle ne fait que protéger ses fils et ses filles des risques sanitaires – calculés avec l’aide de l’ambassade de France à Maurice, cela va sans dire – bel et bien présents à Maurice, n’en déplaise à nos politiciens et leurs nominés qui s’agitent.
Non, messieurs, ne vous agenouillez pas. Vous risquez de froisser vos costumes tropicaux. La France n’a que faire si les hôtels de Monsieur Pitot ne se remplissent pas. Ramassez votre bol. La France n’est pas la Banque de Maurice. Elle a d’autres intérêts. La psychologie des couleurs explique que le rouge écarlate représente, en termes de besoins essentiels, un besoin d’intégrité avec les faits et un besoin de sécurité humaine aussi.
M. L., un habitant de l’Ouest de Maurice, nous envoie une lettre ouverte pour crier son exaspération par rapport à la mesure «rouge écarlate» imposée par la France. «Comment la France, pays des droits de l’homme, de la libre circulation des biens et des personnes, est devenue la dernière dictature. C’est tout simple, en promulguant l’interdiction de sortie du territoire à ses ressortissants à destination de certains pays du monde (…) Elle (La France) vient de créer un nouveau niveau d’alerte «rouge écarlate» en raison de l’apparition du variant Omicron. Dix pays sont concernés dont l’île Maurice, les pays d’Afrique australe – Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie, Zimbabwe – ainsi que le Malawi et la Zambie. Il s’agit de pays soi-disant ‘‘à risque’’ où ‘‘il n’y aura pas de déplacements ou d’accès autorisé à des fins professionnelles, touristiques, familiales, d’études et même de recherches’’…»
«Les vols vers ces destinations sont par ailleurs maintenus par les compagnies aériennes mais ne peuvent embarquer que les passagers ayant des motifs impérieux de déplacement (donc pas des Français ayant réservé les vacances de Noël vers ces destinations). Pourtant, lors de la conférence de presse du mercredi 1er décembre, l’OMS a de nouveau dénoncé les interdictions de voyager prononcées par certains pays occidentaux. Tous les intervenants estiment que ces mesures n’ont aucun fondement scientifique et en dénoncent ‘‘l’injustice’’. L’Afrique du Sud et le Botswana paient un prix fort pour leurs efforts et leur efficacité à détecter le nouveau variant Omicron.»
Dans le langage diplomatique, on dirait que notre correspondant du dimanche n’a pas tout à fait tort, mais il n’a pas tout à fait raison non plus. Si c’est vrai que les scientifiques de l’OMS trouvent que ces restrictions de voyage sont contre-productives – car, dans les faits, «elles risquent de dissuader les pays touchés de déclarer, à l’avenir, les nouveaux variants» – mais la logique sanitaire n’est pas le seul facteur de telles décisions stratégiques et diplomatiques.
Vu les restrictions et intérêts divers, la diplomatie en temps de pandémie connaît des ratés divers. Prenez la diplomatie bilatérale entre l’Afrique du Sud et notre pays, ou encore celle de Maurice avec La France, qui est portée, non pas par des diplomates, mais par des négociateurs peu aguerris, qui veulent réparer à la va-vite des différends bien plus profonds.
Grâce au Covid-19, nous avons une opportunité historique de repenser notre vision collective, et soigner notre unité d’action. Au lieu de nous mettre à genoux devant les autorités françaises pour nous extraire de la zone «rouge écarlate» – comme hier, on suppliait le GAFI pour sortir de la liste grise des paradis fiscaux – il nous faut leur demander ce qu’il nous reproche et y apporter des réponses claires, chiffrées, documentées. En toute transparence ! On ne couillonne pas les Français comme on couillonne quotidiennement les Mauriciens. Chaque reportage de journal ne peut pas toujours être antipatriotique, n’est-ce pas ?
Les gens ont horreur qu’on leur cache la vérité, surtout de manière aussi grossière ! Est-ce bien moralement d’attirer des touristes pour avoir des devises au risque de les contaminer, vu le taux de contamination alarmant ici et notre faible capacité de les prendre en charge médicalement, avec dignité, à l’hôpital ENT ? Pendant qu’on y est, dites-nous, messieurs les négociateurs de Maurice, pourquoi cet excédent de mortalité de 831, si l’on compare novembre 2021 à novembre 2020 ?
Si, comme l’affirme le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, il n’y avait, en novembre 2021, que 348 décès relatifs aux variants divers du Covid-19, pourquoi ne pas rassurer les Français par rapport aux autres 483 décès excédentaires ?
Seules la transparence et la confiance laveront ce rouge-rubis… Tant pis pour le tourisme, tant mieux pour la démocratie et la transparence !
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