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Si du «triangage» possible au n° 19 pourquoi pas ailleurs dans le pays ?
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Si du «triangage» possible au n° 19 pourquoi pas ailleurs dans le pays ?
S’il a été maintenant prouvé que des irrégularités se sont produites dans la circonscription n°19 (Rose-Hill–Stanley), que s'est-il passé dans les 19 autres circonscriptions de l’île principale de la République ?
Le n°19 a été le bastion du MMM de 1976 à 2014, les seuls non-Mauves élus comme James Burty David étant des alliés. Aux épreuves de 2014, seul Paul Bérenger fut élu alors qu’Ivan Collendavelloo et Fazila Daureeawoo enlevaient deux sièges pour le compte de la famille Jugnauth. Après ce qui s’est passé avec la pétition électorale de Jenny Adebiro en cour le mercredi 12 janvier, on pourrait bien se poser la question, si, en excluant la fameuse computer room qui est une invention de 2019, on n’a pas commis de fraudes aux élections de 2014.
Puisque d’après les documents de la commission électorale, des «inconsistencies» ont été notées au n°19 en 2019, il serait logiquement possible que différentes méthodes auraient pu être utilisées dans d’autres circonscriptions du pays.
Pas seulement dans les circonscriptions rurales mais aussi dans les villes, où les mêmes méthodes de trucage électoral auraient été déployées, comme mentionné dans différentes pétitions électorales mais sans aboutir à une remise en question comme dans le cas Adebiro. D’ailleurs, dans les n°15, 17 et 1, des actes de «triangage» électoral ont été soulevés dans les pétitions électorales.
Que s’est-il passé au juste pour qu’il y ait eu ce rebondissement en cour alors que jusqu’ici la commission électorale avait systématiquement démenti toute irrégularité ? On se souviendra de la sensationnelle conférence de presse de la commission électorale au cours de laquelle le Returning Officer du n°5, Madeven Armoogum, avait expliqué comment on avait réussi à placer différents bulletins de vote l’un sur l’autre de façon parfaite et en économisant de l’espace, en utilisant une règle connue comme T-Square. Si Archimède et Albert Einstein étaient encore en vie, ils auraient sans doute cherché à rencontrer notre T-Square Man.
Pendant l’audition de toutes les pétitions électorales jusqu’ici, le commissaire Irfan Rahman et son équipe ont systématiquement repoussé toutes les allégations d’irrégularité et tout soupçon sur le rôle réel de nos notoires computer rooms.
Suivant le honteux déculottage de la commission électorale dans la pétition Adebiro, il serait légitime de se demander ce qu’ont pu «observer» aux élections de 2019, la centaine d’officiels étrangers, dont quelque 45 d’Afrique australe, présents au pays. Ils ont sans doute dû se sacrifier pour participer à la pénible mission de faire le déplacement vers Maurice, suivre ces élections et écrire des rapports par la suite. Certains plus consciencieux que les autres étaient chez nous bien avant le jour du scrutin. Aucun rapport défavorable n’a été publié par ces fameux «observateurs» venus de grandes organisations internationales.
En principe, après la mise au jour par les avocats, dont Me Gavin Glover, de graves anomalies au n°19 et l’aveu dévastateur de Dharmajay Mulloo, l’ancien n°2 de la commission électorale, Irfan Rahman et tous les membres de l’Electoral Supervisory Commission (ESC), s’ils vivaient dans un pays civilisé, auraient soumis leur démission sur-le-champ. Mais dans le Chatwapour, si jamais on assiste à un sursaut d’orgueil de Rahman ou de Yusuf Aboobaker, chairman de l’ESC, le pouvoir en profitera pour placer encore d'autres proches dans ces institutions électorales. On a d’ailleurs déjà casé des mignonnes et des mignons dans ces institutions d’importance capitale pour l’avenir de la démocratie parlementaire à Maurice.
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