Publicité
Sorry Seems to Be the Hardest Word
Par
Partager cet article
Sorry Seems to Be the Hardest Word
La pandémie agit à plusieurs niveaux et échelons. Au-delà de son impact durable sur la santé et l’économie mondiales, elle est devenue un révélateur de la morale publique – et privée – de nos dirigeants.
Si, chez nous, Kailesh Jagutpal a été plus ou moins épargné (à moins que l’enquête en cours vienne le clouer au pilori après sa fête familiale, dans laquelle il y avait bien plus de dix personnes), dans les démocraties avancées, de tels écarts de conduite ne se pardonnent pas. (On avait déjà recensé le nombre de ministres qui ont dû démissionner pour des affaires quasi-identiques ailleurs dans le monde : https://www.lexpress.mu/idee/403352/ ministres-sans-gene)
Désormais, c’est un Premier ministre qui lutte pour sa survie. Le Covid-19 rappelle aux personnages publics, comme Boris Johnson, qu’on devrait commencer par appliquer à soi-même ce que l’on demande à autrui de faire ou de ne pas faire. Le Premier ministre britannique avait demandé à ses concitoyens de rester chez eux alors que son équipe du 10 Downing Street et lui organisaient des fêtes arrosées, aux alentours de mai 2020. C’est bien plus tard que les informations y relatives ont fuité. Depuis, Boris Johnson, au lieu de répéter bêtement «Dir mwa kot monn foté !», a beau présenter, du Parlement, ses plus plates «excuses» à la nation, mais il semblerait que le mal soit fait, et qu’il sera difficile pour l’opinion de lui pardonner cette fois-ci. «Big Dog (NdlR, son surnom) is dead meat», titre la presse de son pays. Un titre qui veut tout dire… surtout quand la BBC (qui n’est pas la MBC) abonde dans le même sens. Preuve que les scandales politiques relatifs au Covid-19 commencent sérieusement à user les nerfs des Britanniques, qui n’acceptent pas cette entorse à la «common decency». En démocratie, y a-t-il quelque chose de pire que de formuler des règles et ne pas se les appliquer à soi-même ?
***
Il devient de plus en plus difficile de suivre le commissaire électoral Irfan Rahman dans l’affaire des pétitions électorales, qui attendent toujours d’être tranchées, plus de deux ans après les élections générales. S’il avait avoué, devant la Cour suprême, qu’il y avait des irrégularités lors du dépouillement au n°19, il a refusé, par l’intermédiaire de son avocat, hier, de témoigner dans le procès se focalisant sur la circonscription n°1 ! Pourtant, on y discutera quasiment des mêmes points. Pourquoi ne pas continuer ses révélations ?
Rahman, qui a eu une carrière irréprochable jusqu’ici, qui a été fait GOSK en 2018, aurait-il subi des pressions ? Si on comprend qu’il est pris par l’élection de l’Assemblée régionale à Rodrigues, ce qui a motivé le renvoi, une énième fois, de l’affaire, on n’arrive pas à comprendre pourquoi il refuse de dire à la justice si oui ou non son bureau a fauté. Pourtant, la commission électorale et l’Electoral Supervisory Commission sont financées par nos sous, même si les nominations sont décidées par un gouvernement revanchard qui a eu quelque 37 % des suffrages…
Une démission d’Irfan Rahman pourrait sauver son honneur peut-être, mais, pour le pays, cela pourrait être pire. De tous les chatwas qui courbent l’échine devant l’empire Soleil qui sera élu pour veiller sur les prochaines élections ?
Publicité
Les plus récents