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Triptyque 3E

4 mai 2022, 10:30

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Le triptyque énergie-écologie-économie – les trois E – demeure une équation complexe, comme l’atteste le conflit Terragen versus CEB. Si notre économie fonctionnait à son niveau pré-pandémique, c.à.-d. avant mars 2020, nous serions aujourd’hui encore plus dans la mélasse – pour rappel notre pic historique de 507,2 Megawatts (MW) date du 10 décembre 2019.

Cependant, au-delà des frictions sur les câbles, la situation actuelle peut aussi nous permettre d’accélérer la décarbonation de l’électricité afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, comme martelé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Selon le rapport 2022, dans les divers scénarios limitant le réchauffement à 1,5°C, voire 2°C, les seules réductions d’émissions à court terme se révèlent insuffisantes.

Face à cet aveu d’impuissance, le GIEC incite tous les gouvernements à «modifier considérablement le système énergétique au cours des 30 prochaines années». Parmi les solutions préconisées : l’accélération du renouvelable et la sobriété énergétique (co-voiturage, moins de climatisation, éteindre la lumière des espaces publics durant la journée, entre autres écogestes).

Outre la réduction intensifiée des énergies fossiles, le dernier rapport du GIEC fait ressortir, qu’au niveau mondial, «les coûts de déploiement du solaire et de l’éolien ont connu une forte diminution au cours de ces dix dernières années. Un avantage considérable puisque ces deux énergies représentent le potentiel de contribution à la réduction de gaz à effet de serre le plus élevé».

La baisse des coûts des énergies et technologies vertes offre donc davantage de possibilités de progrès pour un petit État insulaire comme Maurice, condamné à acheter un pétrole au prix trop souvent tributaire des facteurs qui nous échappent.

En termes de coût de production, dans nombre de pays, depuis la dernière décennie, le solaire a été divisé par dix et l’éolien par deux ou trois, alors que le prix du charbon polluant flambe. Raison pour laquelle il faudrait débloquer les projets et appels d’offres qui peuvent accélérer notre transition 3E. À condition, bien sûr, que le sérieux et la transparence l’emportent sur ces agents politiques qui, assoiffés par les fonds verts, pourraient être tentés de transformer leur barachois de concombre de mer en parc éolien…