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41 ans et surmonter les poncifs

11 mars 2009, 18:35

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En cette période où on célèbre la Fête nationale, une conscience de races ombre les perspectives d’avenir.

La méfiance s’est installée à cause d’un brouillage dans la transmission des messages. L’émetteur raconte une même histoire mais avec trop de variantes, ajustant le sens qu’il veut communiquer selon son auditoire. C’est à se demander si ce n’est pas fait délibérément.

C’est lorsque le peuple est dans la confusion que les forces obscurantistes sortent de la clandestinité pour agir à la surface. C’est lorsqu’une société est présentée comme laïque mais qu’elle est cagote dans les faits que l’individu dérive de sa citoyenneté vers sa «valeur» ethnique.

En ce temps de célébrations, les revendications ethniques, latentes et explicites, disent un malaise profond de la société mauricienne. La bipolarisation politique, avec d’un côté Ramgoolam et de l’autre Bérenger, scinde le pays en deux camps. L’un accuse l’autre de racisme. L’un et l’autre se défendent de l’être. Ils jouent plutôt la partition de la légitimité identitaire et politique de leur positionnement.

Il n’empêche cependant que la situation est peu porteuse d’espoir. La contamination de l’espace public par le virus du socioreligieux rend compte d’un travestissement des vrais enjeux. Comment, dans un tel contexte, parler d’appartenance à la nation? Il y a des faits sur lesquels il faut insister.

Les Mauriciens aiment leur pays. Mais il y a de nombreux Mauriciens qui n’aiment pas d’autres Mauriciens.

Il y a encore des citoyens de ce pays, même s’ils ne sont qu’une minorité, qui refusent de se dire Mauriciens.

Il y a une kyrielle de préjugés qui traverse les communautés religieuses La conscience collective s’est réfugiée, à ce chapitre, dans la clandestinité de l’ignorance et de la bêtise.

Ceux qui font du bruit, les Manohur, Zamzam, Flore… ne sont que l’expression de notre propre médiocrité.

Des concepts, comme l’unité dans la diversité ou encore unité nationale, méritent d’être revisités.

L’île Maurice mérite mieux. C’est un bel âge, 41 ans. Qu’est-ce qu’on va en faire? Je dirai, avec beaucoup de réalisme, du même au pareil… en perpétuant ces lieux communs qui ont fait de nous des ethnotypes.