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Drogue : un trafic qui nous dépasse
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Drogue : un trafic qui nous dépasse
Juste avant le Dangerous Drugs (Amendment) Bill, la Private Notice Question par rapport à l’importation de 22 millions de ti papye (roll your own cigarette paper) d’une valeur de Rs 460 millions, autorisée avec une complicité interne au sein du ministère du Commerce, tombait à pic. Elle démontre comment des trafiquants contournent la loi avec le soutien de certains hauts fonctionnaires ou politiciens, à un point tel que le ministre Soodesh Callichurn a plus d’une fois tenu à faire ressortir que ce qui se passait en 2015 – quand l’importation du ti papye avait été momentanément autorisée – n’était pas de son resort.
“In 2015, upon lifting of restrictions, I became the first and last official importer allowed by the MRA and customs. I manage to place an order of 25 boxes in Germany (…) upon my return, ministry of Commerce and MRA queried the whole importation and I’m allowed to complete the whole process in 2016 ( ) I happen to meet Jonathan Augustin, a friend whom I know…”, explique l’importateur, par ailleurs, qui a eu l’idée d’importer pour Rs 3 millions «pour usage personnel», car, selon la loi, comme on nous l’a expliqué au Parlement hier, l’usage et la vente sont strictement interdits ! Alors que le tabac est, lui, autorisé par le gouvernement. «Alors avec quoi on va rouler ce tabac, dans du papier toilette», a asséné Xavier-Luc Duval à un Soodesh Callichurn, qui ne voulait pas cautionner, (en dépit de la solidarité ministérielle qui devrait normalement être de mise), ce que ses officiers au Commerce lui ont donné comme éléments de réponse à la PNQ.
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Cette image de policiers embarquant des rastas réunis paisiblement devant le Parlement rallume d’autres souvenirs. Mais cette foisci, remercions le ciel qu’il n’y a pas eu ni escalade ni violence. Vingttrois ans après Kaya, il ne faut pas oublier les affrontements entre émeutiers et policiers, qui n’avaient pas tardé à réveiller le spectre des violences interethniques ; des violences qui ont failli embraser le pays à cause de l’incompréhension des uns et des autres sur un aspect pourtant banal à l’origine : la consommation du gandia. Qui devient un sujet de moins en moins tabou avec le temps.
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On ne peut plus rester figé sur des politiques d’hier en occultant les évolutions sociétales (faillite de la police face aux drogues dures comme l’héroïne, apparition des drogues synthétiques qui menacent nos jeunes, dépénalisation du cannabis à travers le monde, etc.) alors que la recherche médicinale sur le marijuana local, ou même international, n’a pas encore atteint un stade avancé, malgré plusieurs progrès.
Il y a quelques années, le ballet devant l’ancien juge Lam Shang Leen nous a renvoyé l’image d’un pays malade. Depuis les années 70-80, bien avant les Amsterdam Boys, la drogue s’est infiltrée et s’est propagée. Nous ne sommes pas un pays à haut revenu, mais nous sommes devenus un pays notoire en termes de consommation, de trafic de drogues dures et d’enrichissement illicite. Les ti papye ne sont que quelques poussières d’un trafic qui nous dépasse.
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