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Place aux jeunes
La rencontre entre les fringants quadragénaires Emmanuel Macron et Rishi Sunak lors de la COP 27 renvoie une image rajeunie de la politique à une époque où des vieux comme Joe Biden et Donald Trump ont tendance à s’incruster.
Nombre de dirigeants n’ont ni l’honnêteté, ni l’imagination d’appartenir à 2022. C’est grave surtout quand il s’agit de réfléchir aux défis longs, comme le changement climatique, dans un monde agité par les convulsions technologiques.
Avant de boucler son deuxième et dernier mandat, Barack Obama avait tancé les dirigeants africains en ces termes : «You may have democracy in name, but not in substance.» Il avait expliqué son message essentiel en ces termes : «On ne doit pas rester au pouvoir de manière indéfinie. J’en suis moi-même à mon deuxième mandat (...) J’adore mon métier, mais, selon la Constitution, je ne peux pas rempiler, même si je pense que je suis un bon président !» Rappelant que George Washington et Nelson Mandela avaient choisi de passer le témoin, alors qu’ils se trouvaient au sommet du pouvoir et qu’ils avaient tout un boulevard devant eux, Obama a voulu faire un clin d’oeil à tous ces autres pays, comme Maurice, qui ne jugent toujours pas utile de mettre une limite aux mandats des dirigeants, présidents ou Premier ministres. On devrait aussi imposer une limite d’âge, je pense.
Si n’importe quel pays ne peut que mieux respirer avec du sang neuf et de nouvelles idées, chez nous, il y a une fracture flagrante entre la Net Generation et nos politiciens-dinosaures, dont la plupart ne comprennent toujours pas pourquoi Elon Musk a dépensé autant d’argent pour s’approprier Twitter.
Si c’est vrai que la retraite a été ramenée à 65 ans, est-ce toutefois raisonnable que la compétence et l’énergie pataugent, ainsi, face à la séniorité ? D’ailleurs, nos leaders nous ont plus d’une fois démontré que l’expérience ne rime aucunement avec sagesse. L’express a plus d’une fois souligné que ce concept d’expérience versus sagesse, dans le monde cynique de l’argent (y compris la cryptomonnaie), du pouvoir et de l’instantanéité dans lequel on opère, peut, en fait, incarner des contre-valeurs de méfiance chronique ou de prudence excessive, de manque d’idéalisme et d’audace, d’incapacité à reconnaître ses torts pour pouvoir changer de cap, de cynisme, de suffisance.
Parmi les autres «mauvaises traditions» de l’Afrique et de chez nous, il y en a qui demeurent tabous, dans les discours officiels. Pourtant, le racisme, sous ses différentes manifestations à travers le temps (esclavage, antisémitisme, colonialisme, etc.) et son pendant, le communalisme ou le «noubanisme», demeurent toujours des sujets d’actualité qu’aucune nation au monde ne peut se permettre d’ignorer même après plus de deux siècles ou près de 50 ans d’indépendance.
En gardant, et en regardant toujours les mêmes aux commandes, l’on oublie que dans l’étroit creuset de notre île, à cause de ou grâce à la diversité de nos origines métissées, la prospérité ne peut qu’être le don exclusif du mérite reconnu, et soutenu. Tout jeune doit alors intérioriser le fait que la sécurité n’est pas forcément dans le nombre ou la tribu mais dans l’imagination triomphante.
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