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Un pas en avant, deux pas en arrière

22 novembre 2022, 07:17

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Dimanche, 196 pays ont arraché, après de laborieuses tractations diplomatiques et énergétiques, un pacte qualifié d’historique pour financer les pertes et les dommages des pays du Sud – qui subissent de plein fouet les changements climatiques alors qu’ils sont les moins pollueurs. Le nouveau fonds sera financé par les pays les plus industrialisés qui refusent par ailleurs de couper leurs émissions de CO2 (le pétrole et le gaz restent des sujets tabous !) –, prolongeant un statu quo irresponsable. 

Le secrétaire général de l’ONU avait pourtant prévenu, à l’ouverture de la COP27 : «Face à la polycrise écologique, énergétique, alimentaire, économique, sanitaire qui nous guette, l’humanité a un choix : coopérer ou périr. C’est soit un pacte de solidarité climatique soit un pacte de suicide collectif.» 

Mais comme il fallait s’y attendre dans un monde qui est dirigé par l’argent et non pas par les humains, la victoire «historique » de la COP27 masque un recul «potentiellement catastrophique». 

Fait positif. L’avancée – même si pour l’heure elle est morale – concerne le fonds «pertes et dommages» qui était resté lettre morte sur la table des négociations depuis le Sommet de la terre de Rio en 1992. Le fonds est vide et il faut que le mécanisme soit discuté. Qui contribuera à quelle hauteur et qui ne contribuera pas ? Qui en bénéficiera et qui n’y aura pas droit ? Autant de questions cruciales sur lesquelles le monde divisé aura à trancher. 

Mais, déjà, il est intéressant de noter qu’il y a désormais, après des décennies de combat et de sensibilisation, une reconnaissance internationale selon laquelle les petits États insulaires en développement, les Maldives davantage que Maurice, sont particulièrement exposés aux conséquences du changement climatique. Les pays riches admettent ainsi qu’ils doivent compenser les moins développés. 

Fait négatif. La question de la réduction des émissions n’a pas gagné du terrain face aux puissants lobbies des multinationales pétrolières. On reste encore bien loin de l’objectif de l’accord de Paris : limiter le réchauffement à 1,5 °C. Plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Chine, militent contre l’objectif de 1,5 °C, qu’ils trouvent trop contraignant. 

La déclaration de Charm el-Cheikh n’insiste pas sur la réduction progressive des combustibles fossiles. La présidence égyptienne de la COP donne la triste impression d’avoir voulu protéger les producteurs et les industries pétroliers et gaziers…