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Agences tous risques
Le Titanic, l’épave la plus célèbre du monde, devenue une attraction touristique pour explorateurs milliardaires, a encore provoqué des morts, 111 ans après son naufrage. En dépit d’impressionnants moyens de recherches et d’une mobilisation internationale, coordonnés par les armées canadienne et américaine, l’on n’avait pas pu retrouver, à hier soir, le Titan, un submersible d’environ 6,5 mètres, qui propose l’exploration du Titanic – qui gît à quelque 4 000 mètres au fond de l’océan Atlantique.
La mort tragique d’un Français, d’un Britannique, de deux Pakistano-Britanniques et d’un Américain, emprisonnés dans leur sous-marin (non-homologué!), qui n’avait plus de réserve d’air respirable, a tout l’air d’un scénario de film-catastrophe. Mais elle relance, au-delà de la mort ellemême, le business lucratif autour d’attractions touristiques qui sortent de l’ordinaire et le niveau de sécurité y relatif. Plusieurs voix se demandent si on devrait continuer à «vendre» des expériences de ce genre, au fond de l’océan ou dans l’espace ? Est-ce que des entreprises privées peuvent assumer/assurer ce genre de risques ?
Même si les membres de l’équipage du Titan connaissaient tous les risques que cela comportait, et qu’il y avait au moins trois explorateurs expérimentés à bord, pour beaucoup, ce genre de tourisme mêlant sciencefiction et exploration s’avère bien trop dangereux.
Depuis quelques années déjà, le tourisme spatial a rejoint la science-fiction du style Star-Trek ou Battlestar Galactica. Les gros capitalistes du privé, comme Elon Musk, Jeff Bezos ou Richard Branson, ont vu une filière en or à exploiter en pionniers.
Pour les amateurs du genre, ces expéditions spatiales dépassent l’anecdote, dans le sens où le tourisme devient un soutien à l’industrie, et participe à la sortie de l’homme de son cocon terrestre, afin de voir plus grand et de réaliser notre insignifiance.
À Maurice, nous ne disposerons sans doute jamais de ce genre d’attractions pour riches milliardaires en quête de grands frissons, mais il s’agit pour nous de nous focaliser aussi sur la sécurité de ceux qui investissent dans des séjours chez nous pour profiter de nos plages. En une semaine, deux vilains incidents à caractère sexuel impliquant des touristes ont été rapportés à la police. Il y a de nombreux autres cas qui ne sont pas rapportés parce que les touristes qui viennent n’ont pas voulu de ces tracasseries policières. Qu’avons-nous fait depuis le meurtre non-elucidé de Michaela Harte pour rassurer sur la destination mauricienne ? Nos petits submersibles, ou autres catamarans, sont-ils inspectés ? Faudrait-il un drame pour alors tout passer en revue, comme cela va être le cas aux États-Unis après le film-catastrophe du Titan ?
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