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Acheter des voix, c''est grave

8 novembre 2012, 07:30

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Un peuple élevé dans la corruption s’indigne rarement devant des manquements à l’éthique. Il ne réagit pas non plus quand il voit autour de lui des actes politiques d’une moralité plus que douteuse.

Cette réalité mine le processus électoral et compromet la démocratie. Ce n’est pas une question que nous pouvons prendre à la légère.

A Maurice, il arrive souvent que des cadeaux sont offerts par les politiciens à la veille d’échéances électorales. On s’en accommode trop facilement même quand ils sont offerts aux frais de l’Etat. L’électeur en profi te sans se poser des questions ni mesurer les implications de son comportement.

L’asphalte était encore brûlant dans de nombreux quartiers hier quand le décret fi xant la date des municipales a été publié à l’offi ciel. Les faveurs d’emplois publics, en vue d’infl uencer le vote des citadins, ne choquent personne car elles font partie de notre folklore politique. Qui peut arrêter ces dérives, si le peuple, lui, laisse faire ? D’abord, cela incombe à l’opposition d’agir. Elle doit relever les actes suspects et de demander à la justice de déterminer si la campagne électorale se déroule suivant les lois du pays. Le problème, c’est que l’opposition est dominée par un parti, le MMM, qui devient très timide dès qu’il s’agit de mettre en oeuvre une procédure judiciaire.

Ce n’est pas un hasard si le seul politicien condamné pour corruption électorale à Maurice a été traîné devant les tribunaux grâce à une action initiée par un membre du Parti travailliste. Qu’il s’agisse des abus électoraux ou de l’impartialité de la MBC, il a toujours fallu compter sur l’activisme du PTr, quand il est dans l’opposition, pour solliciter l’intervention de la justice.

Pourtant, quand il est au pouvoir, le PTr contribue à la dégradation des moeurs électorales.

L’histoire se souviendra, par exemple, de cet acte fondateur de la corruption électorale qu’avait constitué le recrutement de 21 000 chômeurs peu avant le scrutin de 1982.

Il reste le rôle des institutions créées pour surveiller le bon déroulement des campagnes électorales. Elles ont notamment pour mission d’imposer le respect du plafond légal des dépenses électorales. Il faut croire qu’il manque des effectifs à ces institutions.
 
 

Raj MEETARBHAN