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Ce qui est capital

20 février 2014, 10:33

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La peine de mort est une question de société qui ne peut en aucun cas faire l’objet d’un référendum. Patrick Assirvaden le dit lui-même, c’est un sujet qui mérite réflexion. Mais le peuple ne réfléchit pas, il réagit avec ses tripes. Si on écoutait la vindicte populaire à la Raj Dayal, la majorité des gens dirait «pendez-les haut et court !» Et les exécutions seraient partagées sur Facebook avec une somme de likes et de comments jamais atteinte…

 

En 1981, le jour du débat sur la peine de mort à l’Assemblée nationale française, le Figaro avait fait un sondage : seules 33 % des personnes interrogées se déclaraient contre la peine de mort. Dans le cas de crimes «atroces», 73 % des personnes interrogées se déclaraient même pour. Le gouvernement est là pour rationaliser, pour analyser toutes les données, pour anticiper, pour réfléchir à quel projet de société il oeuvre. Le peuple est beaucoup plus irrationnel, il va se dire «si c’était ma fille qu’on assassinait». Il en va de même avec le droit à l’avortement, à l’euthanasie, le mariage pour tous…

 

Ces avancées ne peuvent venir que de dirigeants éclairés et dépassionnés (rien à voir avec «un chef cultivé»). C’est pour cela qu’un politicien qui se laisse dicter par ses considérations personnelles, religieuses, ne mérite pas sa place au Parlement. Ni un politicien qui veut faire de la récupération politique avec des crimes, comme Jugnauth. Mais en versant dans le populisme primaire en se prononçant pour un référendum, Assirvaden ne vaut pas mieux.