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Contradictions mauriciennes

14 avril 2011, 07:38

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Trop de tourbillons pour que le fleuve soit tranquille. Maurice semble avoir fait le choix sous le mode des scandales. Du moins allégués. Mais, ce qu’il est important de faire ressortir, c’est qu’il y a un sentiment du côté de nos gouvernants qu’ils n’ont pas de comptes à rendre. Car, quoi qu’ils fassent, ils ont le soutien de leur «majorité». Un soutien inconditionnel. Et ils n’ont pas tort. Chacun achète comme il le peut sa tranquillité. Lorsqu’on entend certaines menaces et l’arrogance qu’affichent d’autres, on peut comprendre que l’espérance démocratique soit devenue une véritable illusion.

La démocratie, parlons-en justement ! La démocratie, chez nous, a pour socle l’irrationalité, le fantasme de la représentativité, la peur de s’exclure du champ symbolique et le culte de l’individualité. Ce dernier pose désormais un gros problème à travers le monde. La seule solidarité qui existe et le seul sens du collectif à être effectif, c’est l’association ethnique. Par contre, dès qu’interviennent des questions sociales, il y a un repli dans l’individualité. Plus nécessaire de manifester sa solidarité envers les plus démunis.

Les temps sont durs. Le fait qu’ils le soient un peu plus pour un grand nombre que pour une élite financière ne devrait pas nous étonner. C’est le résultat logique des canons du marché. Mais, lorsqu’on bascule dans un état général de paupérisation pour une majorité de la population, on s’attend à un minimum de décence chez nos gouvernants. Or, l’expression selon laquelle «l’argent va vers l’argent», et souvent dans des conditions troubles et des contextes de marchandage politicoélectoral, se vérifie de plus en plus actuellement.

Dans un monde en pleine ébullition, où la soif de démocratie, de liberté et de mieux-être font se soulever des populations, Maurice a une nouvelle fois fait le choix du statu quo. Ce n’est pas qu’il nous faille faire une révolution. Cependant, toute la question de la bonne gouvernance et de la transparence semble n’être qu’un trompe-l’œil. On a des dirigeants qui font des déclarations pompeuses sur la nécessité d’un assainissement de la vie publique. Mais les choix qu’ils font vont plutôt dans le sens contraire. Maurice peut s’enorgueillir de ses contradictions.