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Célébrons l’Afrique !
Ce 25 mai fera 49 ans depuis que les dirigeants des pays indépendants du continent convergèrent sur Addis Ababa et apposèrent leur signature sur la Charte qui créa l’Organisation de l’unité africaine (OUA). C’était le produit d’un compromis entre deux écoles de pensée concernant l’unifi cation du continent. Le groupe de Casablanca prônait un programme rapide d’unifi cation, avec un gouvernement central pour renverser l’héritage colonial des frontières artificielles. Le groupe de Monrovia, lui, préconisait une approche plus graduelle, reconnaissant de ce fait les frontières existantes à l’indépendance, en passant par une coopération agissant dans les domaines économiques et politiques en vue d’une Afrique unie politiquement.
L’OUA avait pour objectifs principaux la coopération entre les Etats africains et la libération totale du continent. Les principes de bon voisinage, respect des frontières héritées à l’indépendance, l’égalité souveraine et la non-ingérence dans les affaires internes des Etats membres guidaient ces objectifs.
La résolution pacifi que de tout confl it par le biais d’un Comité de conciliation, de médiation et d’arbitrage était aussi préconisée. Toutefois, l’histoire contemporaine du continent démontre l’ineffi cacité de ce Comité quoiqu’en 1995, fût établi un Mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des confl its, qui enregistra un peu plus de succès.
L’OUA, jusqu’à la fin de la guerre froide, peinait à se consolider car les Etats membres étaient coincés entre les protagonistes de cette guerre qui avaient fait du continent un théâtre de leurs rivalités.
Les secousses domestiques qui en découlèrent exigeaient l’attention constante des dirigeants pour leur survie politique. Avec l’instauration du système de parti unique, des guerres civiles et des confl its transfrontaliers violents, les coups d’Etats étaient fréquents, orchestrés principalement par des militaires. Evidemment, la quête pour l’unité africaine en souffrit, à tel point, que l’existence même de l’OUA était menacée, car ses assises étaient monopolisées par les disputes intenses, tant nationales qu’inter-étatiques. Malgré les critiques émanant de toute part quant à son inefficacité, l’OUA persévéra jusqu’à sa transformation formelle en 2001. Elle était le point focal et incontournable de la libération totale du continent, inclus le démantèlement de l’apartheid. Elle promulgua, entre plusieurs instruments, le Traité d’Abuja de 1991, établissant la Communauté économique africaine.
Libéré des derniers vestiges du colonialisme, le continent se remit à l’oeuvre dans sa quête de l’unifi cation. Les Etats s’organisèrent avec plus de conviction pour faire front commun dans les instances internationales et dans les négociations économiques, notamment à Bruxelles et à Genève.
Le continent, conscient qu’il devait répondre aux changements structurels, voire idéologiques et politiques que traversait le monde, s’exerça à trouver les réponses adéquates pour sa survie dans un environnement globalisant où le concept de dialogue Nord-Sud, les tarifs préférentiels pour les pays en développement disparaissaient.
Ainsi, les Etats africains réunis à Sirte, Libye en 1999, prenaient conscience de l’urgence d’une plus grande concertation entre eux avec, en toile de fond, l’impératif de l’unification. Ce qui mena à l’Acte constitutif de 2000 qui vit l’émergence de l’Union africaine (UA) en 2002, remplaçant l’OUA. Les principes pour l’unifi cation politique et l’intégration économique changèrent d’orientation.
Parmi, le rejet des changements inconstitutionnels de gouvernement et du concept de non-ingérence dans les affaires internes des Etats membres. La société civile a désormais voix dans l’unifi cation du continent.
Dix ans après l’avènement de l’UA, le continent est plus que jamais convoité de toute part vu ses potentialités énormes. La route vers l’unification du continent restera ainsi truffée d’obstacles.
Et Maurice dans tout ça ? Joue-telle sa partition ? Est-ce que le Mauricien se sent concerné par cette Journée de l’Afrique ?
Le gouvernement en est-il conscient ? Ou alors, il ne fait que se gargariser de vouloir faire de notre pays le pont vers l’Afrique tout en l’insultant, comme cela a été le cas pour Madagascar, au Parlement, mardi dernier ?
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