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Déclin annoncé

21 juin 2010, 10:39

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Le syndicalisme sombre lentement dans l’insignifiance. Les leaders syndicaux ne pèsent plus sur les événements nationaux, un grand nombre d’entre eux ont été neutralisés par le pouvoir et beaucoup sont engagé davantage dans des luttes intestines que dans des combats pour les travailleurs. Ainsi, une fédération syndicale qui compte un nombre élevé d’adhérents, la «Federation of Civil Service and Other Unions» ( FCSOU), est soumise actuellement à une lutte fratricide entre deux vétérans du syndicalisme.

La récente élection de Toolsyraj Benydin à la présidence de la FCSOU est contestée, avec force, par plusieurs syndicats affiliés à sa fédération. Sous l’impulsion de Rashid Imrith, ceux-ci ont carrément réclamé l’annulation du scrutin. Ils allèguent que la reconduction de Toolsyraj Benydin à la présidence de la FCSOU est entachée d’irrégularités. Les détracteurs du président fraîchement réélu demandent au «Registrar of Associations» d’enquêter sur le déroulement des élections du 13 mai dernier.

Pendant ce temps, la situation s’envenime dans le monde agricole. Un syndicat relativement influent, la «Plantation Workers’Unions», s’est dissocié du front commun, le «Joint Negotiating Panel». Il a brisé l’unité syndicale à un moment décisif de la lutte pour la revalorisation des laboureurs et artisans de l’industrie sucrière. Bien que lâché par la PWU, le front commun a pu néanmoins conclure à l’arraché un accord avec les sucriers.

Le négociateur du syndicat déloyal au front, Cassam Kurreemun, avait accepté une augmentation de salaires de 16 % alors que le patronat a finalement consenti à accorder une hausse de 20 %. La manière de faire de Cassam Kurreemun va contribuer à la perte de confiance dans le syndicalisme mauricien.

Mais au-delà des jeux d’influence et des dissensions qui sclérosent le mouvement syndical, il y a son incroyable impuissance à influencer les décisions du pouvoir politique. Face à la répression qui s’abat sur la presse libre, les syndicalistes mauriciens ont été bien silencieux. Pourtant, ils doivent bien mesurer les conséquences sur l’avenir du syndicalisme si le gouvernement imposait, dans toute sa rigueur, le bâillon à la presse libre.

On aura également constaté l’absence complète des syndicalistes sur d’autres fronts, dont la protection des droits des consommateurs. Pas une seule prise de position sur les zigzags du gouvernement sur la STC, importatrice de riz, de farine et de gaz ménager. Il n’y a eu aucune réaction, non plus, après la confirmation apportée par le ministre Soodhun, mardi dernier au Parlement, au sujet de la façon dont l’automobiliste est forcé à faire les frais du mauvais «hedging» de la STC ou de ses cargaisons mal planifiées.

Cette situation concernant les syndicalistes s’est developpée “so that the leaders can be appointed on boards and other forums, form part of official delegations or benefit from bursaries from international organizations”. C’est Rashid Imrith qui est l’auteur de cette phrase. (Voir l’express du 26 février)