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Dans le meilleur des mondes
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Dans le meilleur des mondes
Si Navin Ramgoolam s’appelait Candide et que tous les journalistes du pays étaient des Voltaire, tout serait sans doute pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles à Maurice. Si c’était effectivement le cas, voici ce que la presse aurait pu retenir de la participation du Premier ministre à la commémoration de l’abolition de l’esclavage, vendredi…
Navin Ramgoolam est non seulement un « rassembleur » mais aussi le « libérateur » du petit peuple toujours complexé par l’esclavage et l’engagisme. La vraie démocratisation de l’économie, c’est lui.
L’ouverture de toutes les opportunités… pour tout le monde - y compris ses proches qu’il n’a pas « l’habitude de renier » -, il en est également l’architecte.
Populaire, le Premier ministre l’est aussi… extrêmement. Cassam Uteem, du temps où il était président de la République avait eu recours à un gimmick de communication en allant prendre occasionnellement le thé chez une famille modeste. Par contre, quand Ramgoolam fait la même chose vendredi, le geste fl eure bon la sincérité et l’authenticité.
Tout comme la petite séance de serrage de mains et de bises à la sortie de chez la dame déborde de spontanéité.
L’homme est également un chantre de la solidarité familiale. En témoignent les nombreuses images montrant le Premier ministre aux petits soins avec la seule et unique First Lady du pays. La toujours gracieuse et affable Veena. Dont le sens pratique a été loué devant un parterre d’invités par Ramgoolam. En relatant comment son épouse l’a aidé à voir clair dans sa politique d’aide aux plus démunis. Dans le meilleur des mondes possibles, en effet, les épouses sont toujours de bon conseil.
Mais la capacité de trancher, un leader doit aussi l’avoir. Ainsi malgré son âme d’écologiste, on peut également retenir que le Premier ministre sait faire la part des choses lorsqu’une résistance s’organise, par exemple, autour du projet de centrale à charbon de CT Power. Ramgoolam a bien raison de dire qu’il ne peut rien pour faire arrêter le projet. Car quelque part, c’est sans doute vrai qu’on a affaire à une bande de riverains/ résistants qui s’opposent à un projet d’intérêt national pour des raisons tout à fait égoïstes… s’agitant selon le principe not in my backyard .
De toute manière, si CT Power pollue, on peut en dire de même pour les centrales à charbon existantes. Donc si l’Etat a déjà donné une licence de polluer à des centrales, CT Power peut bien évidemment disposer du même permis. Le Premier ministre n’applique là qu’un principe d’égalité qu’il pratique assidûment. Si les grandes entreprises traditionnelles locales grâce à « lafors larzan » ont pu ouvrir des centrales à charbon, pourquoi un petit groupe malaisien, dont l’expertise dans le domaine de la génération d’énergie est mondialement ( in) connue ne pourrait- il pas suivre leurs pas ?
Il y aura forcément ceux qui penseront toutefois qu’étant au pouvoir depuis juillet 2005, Ramgoolam aurait pu revoir les accords avec les centrales d’énergie locales, notamment lors de la grande renégociation de la réforme sucre en décembre 2007. Mais c’est méconnaître le profond respect du Premier ministre pour les engagements contractuels. C’est ce qui explique pourquoi la promesse de JinFei est toujours prise au sérieux même si la zone de Riche- Terre - où devait s’étendre une immense zone économique - reste toujours en ce début 2013… semi- désertique.
Ces questions- là, Navin Ramgoolam les aborde sans aucune gêne. C’est ainsi qu’on a pu apprécier la facilité avec laquelle le Premier ministre a répondu aux questions ( pas du tout plantée) de la MBC sur ses liens avec l’axe Gooljaury- Soornack ou des personnes « ki pa servi zot lintelizans » pour mieux embrayer sur une dénonciation convenue des « semiintellectuels » de la presse qui ne font qu’écrire des faussetés sur un gouvernement dont l’action frise l’impeccable.
Voilà donc ce que nous pourrions dire si nous étions le paillasson du matin sur lequel les puissants politiques s’essuient les pieds pour bien commencer la journée. Ou alors la boîte à propagande du soir dont les images servent à mieux engourdir et faire s’endormir les Mauriciens. Mais pas de bol, nous ne sommes ni l’un ni l’autre et ne risquons pas de le devenir. Faudra s’y faire…
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