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DSK, la mise en garde

19 mai 2011, 10:23

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L’arrestation brutale du patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn (DSK), n’indiffère pas les observateurs politiques à travers le monde. Cette affaire pose, de manière brûlante, la question de l’exemplarité des politiques. Traitant ce dossier dans la rubrique Global de la présente édition de l’express-iD, le journaliste rapporte les réflexions de quelques interlocuteurs locaux dont celles de Jacques de Navacelle, Chairman de Transparency Mauritius. «A Maurice, on a la perception que l’objectif des politiciens est de s’enrichir plutôt que de servir le pays, qu’ils se sentent au-dessus des lois et que rien n’est fait concrètement », assure ainsi ce dernier.

On aura été témoin de la grande désinvolture de certains de nos politiques lors de la dernière séance parlementaire avec les invariables «Je ne sais pas» du ministre des Finances aux questions du leader de l’opposition sur l’affaire MedPoint. Il y a, à Maurice, une culture de l’opacité qui fait que nos politiques n’ont aucunement besoin d’expliquer leurs actes. Si, d’un point de vue professionnel, on peut dire qu’ils font leur boulot comme ils le peuvent, il n’en demeure pas moins que, sur le plan de la morale et de l’éthique, ils ne s’appliquent pas les mêmes règles réservées au citoyen lambda.

Or, comme le démontre l’affaire DSK, l’impératif de la morale doit être une condition cardinale dans la vie publique des politiques en général. Certes, l’homme fort du FMI bénéficie encore de la présomption d’innocence. A ce titre, le traitement de choc que lui a réservé la justice américaine peut paraître excessif. A tel point qu’une majorité de Français estime que DSK est victime d’un complot. Mais ce qu’il importe de retenir de toute cette affaire, c’est surtout le fait que personne ne doit être au-dessus de la loi. Or, c’est une vérité qui semble ne pas se vérifier dans tous les cas à Maurice. L’illustration de ce dysfonctionnement, c’est la série de scandales qui secouent le pays et le grand scepticisme du petit peuple quant au fait de savoir si la vérité finira ou non par éclater autour de ces multiples affaires.

Pour l’instant, les faux-fuyants abondent. La Commission anticorruption, elle, mène ses enquêtes. Les gouvernants assurent qu’ils veulent voir toute la vérité. Les opposants tirent à boulets rouges. Tout cela ne suffi t pas pour atténuer le désenchantement général. Ce pays a trop vécu dans l’opacité et le sentiment d’une impunité réservée à une catégorie de citoyens. La presse indépendante, elle, fait son travail. Mais, une certaine pratique la garde éloignée des affaires de moeurs. Les politiques ne vont pas s’en plaindre et, dans les cas extrêmes, ne se privent pas de faire preuve d’une grande solidarité entre eux. Au nom d’une certaine dignité de la personne humaine. Encore faut-il que le même code s’applique aux quidams.