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Débats utiles
Il ne faut pas remplacer la rhétorique des discours de campagne par le vacarme d’un Parlement transformé en cirque. Les élections terminées, le nouveau gouvernement en selle, l’heure est aux débats constructifs. D’autant plus que c’est dans un contexte grave que ministres et députés prennent le chemin de l’Assemblée nationale ce matin. Souhaitons que les élus soient à la hauteur des enjeux économiques.
Le monde traverse une nouvelle crise. La tempête qui s’abat sur l’Europe met à mal nos industries d’exportation. Du sucre au textile, en passant par le tourisme, tous sont tributaires des marchés européens. Or, des analystes comparent la profondeur de l’abîme au bord duquel l’économie européenne s’est trouvée vendredi dernier au désastre qu’ont connu les Etats-Unis avec la faillite, le 15 septembre 2008, de la banque Lehman Brothers. Cela annonce des jours bien difficiles pour nos industriels.
Mêmes les entreprises les plus performantes sont affectées. Ali Parkar, président du Groupe Star Knitwear, le fleuron de l’industrie textile, prévient que l’impact de la baisse de l’euro et de la livre sterling sur ses opérations est «sévère». Son groupe se voit contraint de se restructurer et de centraliser ses opérations à Coromandel. «Si l’euro et la livre continuent à s’affaiblir, je crains que cela risque d’être catastrophique pour le secteur du textile. Les risques de licenciement ne sont pas à écarter», renchérit Mukeshwar Gopal, président de la Mauritius Export Association (MEXA).
Parmi les hôteliers, c’est la même consternation. New Mauritius Hotels (NMH), par exemple, affiche des revenus en baisse pour le premier semestre de son année financière. Le taux de la livre sterling et de l’euro ainsi que la baisse de la clientèle en provenance des principaux marchés européens sont notamment mis en cause.
Le secteur sucre connaît, pour sa part, ses pires difficultés depuis qu’elle a entrepris sa modernisation avec la première vague de retraites volontaires en 2001. Des consultations ont lieu au plus haut niveau pour éviter une catastrophe à l’industrie mère, encore trop fragile après de lourds investissements pour diversifier ses opérations. Un spécialiste du secteur estime que la dégringolade du prix par tonne payée aux planteurs est le début d’une spirale infernale qui pourrait conduire à une «mort lente» (voir la Une).
Des expressions fortes sont employées de part et d’autre pour évoquer la dégradation de la situation. On ne sait pas si cette dramatisation est un procédé utilisé à dessein pour forcer le gouvernement à prendre des initiatives, mais il est certain que nul ne peut sous-estimer l’urgence du problème. Dans ces conditions, les parlementaires doivent se rappeler que pour faire avancer le pays, les débats doivent avoir une tonalité plus consensuelle que conflictuelle.
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