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Enfin un vrai débat

20 février 2013, 07:02

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Le débat sur l’énergie se dédramatise peu à peu. C’est une avancée considérable. Les discours perdent leur caractère passionné, et le débat est ramené sur un plan plus objectif.

Deux faits majeurs ont facilité ce développement. Il s’agit d’abord de la publication de tous les contrats conclus entre l’Etat et les producteurs privés d’électricité, les IPP. Ensuite, il y a eu la mise sur pied d’une instance crédible, la National Energy Audit Commission qui a aidé la situation à évoluer vers un dégel.

Pendant trop longtemps, on a eu droit à des échanges entre croyants et incroyants. Chacun avait des convictions mais pas de preuves.

Le plus souvent, les intervenants avançaient des arguments prétendument scientifiques pour soutenir leur position. Sur un sujet aussi technique que le degré de pollution causé par les divers modes de production d’énergie, des profanes se sont crus autorisés à émettre un avis définitif.

Le secret qui entourait les contrats des IPP a contribué à mystifier l’opinion publique et à susciter la méfiance. Une fois rendus publics, ces contrats n’ont pas provoqué la révolte que craignaient des autorités cherchant à marquer du sceau de confidentialité tout accord engageant l’Etat. Au contraire, la transparence a ouvert un espace d’échanges qui permet de progresser.

On a ainsi pu relever des faiblesses dans les contrats signés avec les IPP. On a découvert, par exemple, que les premiers contrats, conclus à partir de 1998, ne protègent pas suffisamment le CEB. La formule introduite en 2003 permet à l’organisme public d’optimiser la source de son énergie. Mais il n’y avait pas lieu de risquer sa vie pour obtenir cette information.

Il est heureux que le débat ait quitté le terrain émotionnel pour se poursuivre sur une base plus rationnelle. Les détails communiqués, hier, par le CEB autour d’un plan stratégique pour les dix prochaines années vont sans doute permettre à toutes les parties de fonder leurs arguments sur des projections chiffrées. Pour fournir les 200 MW supplémentaires qui seront requis dans dix ans, le CEB estime que l’apport de la centrale de CT Power est indispensable. Le débat est lancé, cette fois, sur de bonnes bases. Pas sur une plateforme socioculturelle.