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Faire des choix
Il ne sert à rien de gigoter dans les chiffres et les indicateurs. Les exercices se suivent et se ressemblent.
D’année en année, différents ministres des Finances affirment détenir la solution face à la crise. Or, le fait demeure que la crise est tellement réelle qu’elle est insaisissable.
Inintelligible car elle végète dans la grande nébuleuse du marché. A Maurice, depuis 2000, nous avons fait le choix d’une certaine orientation économique et nous avons maintenu le cap. Certes, chacun tente d’imprimer son style. Mais, dans le fond, nous savons tous que, sauf pour quelques variantes, la ligne conductrice reste la même. Les termes référents qui habitent chaque présentation budgétaire sont : la croissance, la réduction des dépenses publiques, le combat contre la pauvreté et le chômage, le désendettement, plus d’investissements directs étrangers…
L’impéritie a, en fait, gagné nos dirigeants. Qu’ils soient politiques ou économiques. Personne n’est aujourd’hui capable d’envisager l’avenir autrement qu’à travers les prismes du marché. Il n’est pas dit pour autant qu’il faille verser automatiquement dans la théorie altermondialiste ou encore écologique. La difficulté à dégager un nouveau souffle de développement et de progrès explique les assonances qui persistent dans les discours des différents ministres des Finances depuis plus d’une décennie.
Depuis quelque temps, force est de constater que l’histoire n’est pas véritablement en mouvement, du moins pas dans sa dynamique économique. La croissance stagne et décroît dans de nombreux pays, notamment ceux de l’Occident. Par contre, les pays émergents raflent la mise. Quant aux pays en développement ou encore les économies insulaires comme la nôtre, ils mènent une lutte quotidienne pour se maintenir à flot.
Dans un tel contexte, il ne reste plus qu’à faire preuve d’inventivité pour espérer s’en sortir. Or, à ce stade, nous constatons que les efforts déployés ne visent qu’à garantir la survie et une adaptation à un modèle économique qui vit de tressaillements en tressaillements. Les clivages idéologiques démantelés après la chute du mur de Berlin, on claironnait fièrement le triomphe du capitalisme.
Mais, des économies souterraines se sont mises en place dans les pays de l’Est et dans la grande Russie. Dans le même souffle, des pays du Golfe persique ont diversifié leurs activités économiques. Ce n’est pas une surprise
que des acteurs de ces pays possèdent aujourd’hui de prestigieuses équipes de foot en Europe. L’Occident commence désormais à payer le prix d’une domination économique sans partage.
Dans ce grand drame liturgique de l’économie mondiale version occidentale, qui subit les assauts répétés de nouveaux protagonistes, que peut faire l’île Maurice ? Etre moins dépendante de l’Europe ? Diversifier ses marchés ? Développer de nouveaux secteurs d’activité en interne ? Certainement. Mais, on reste dans une logique coercitive. Et si on décidait d’être moins inféodé au marché ?
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