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Faire parler les chiffres

25 juin 2012, 00:00

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Le dernier rapport de Statistics Mauritius sur la situation énergétique en 2011 nous renvoie à trois enseignements majeurs :

1) La part des énergies renouvelables est passée de 24.2 % à 20.2 % dans la production électrique de 2010 à 2011. Nous nous éloignons des 35 % à l’horizon 2025, pour ne citer que le plus conservateur des objectifs. La cause de cette contre-performance est connue : la sécheresse a réduit la production électrique à partir de l’hydro et de la bagasse de presque 100 GWh. Toutefois, il convient de remarquer que pour la première fois le biogaz entre dans notre bouquet énergétique. C’est dans cette direction qu’il faudra accentuer nos efforts et diversifier nos sources de renouvelables afin de réduire notre vulnérabilité à leur intermittence.

2) Autre leçon à retenir sans doute : la flambée du prix du charbon qui a grimpé de Rs 2 000 la tonne en deux ans, plus drastiquement par exemple que le fioul. C’est un signe inquiétant de notre dépendance sur cette ressource, surtout lorsqu’on y ajoute les coûts externes comme le transport et la manutention. Si on inclut les coûts sociaux et environnementaux, comme pour les cendres par exemple, il devient évident que le charbon est un combustible qui nous coûte de plus en plus cher.

3) L’excellente nouvelle est la baisse de notre intensité énergétique de 1,46 à 1,40 de 2010 à 2011. Il s’agit principalement de l’effet d’une croissance réduite, mais aussi de la redéfinition de notre architecture économique. L’efficacité énergétique a amélioré sous l’effet de la sensibilisation suite aux augmentations des coûts de l’énergie. Nous besoins en énergie primaire sont restés les mêmes pratiquement, la consommation finale accumulée augmentant d’un 1 % de 2010 à 2011. La croissance de la demande électrique a été de 1.5 % seulement. Toutefois, il tient à surveiller la tendance au niveau du transport (+3.1%) et du secteur commercial surtout (+6,6%).  Avec presque le même volume de produits pétroliers et de charbon importés en 2010, nous avons toutefois payé une note de 25 % plus chère en 2011.

Si nous pouvons passer de 24 % à 20 % d’énergies renouvelables en une année, remonter la pente ne relève pas de l’impossible. L’échelle relativement modeste de ce que nous entreprenons est notre faiblesse, mais elle peut être notre force. Il suffit d’une sécheresse pour nous affecter, mais il suffira aussi de quelques mesures fortes pour redresser la situation. Avec l’efficacité énergétique, c’est la diversification de notre bouquet énergétique en y incluant les bioénergies qui paraît être la voie la plus durable.