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The good, the bad and the ugly

21 août 2011, 04:12

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Ce n’est pas une histoire de cowboys à la recherche d’un magot enterré dans un cimetière. Mais plutôt celle d’une population incrédule devant un mauvais feuilleton politique. Toutefois, au-delà de ce spectacle « ugly », l’actualité de la semaine recèle également quelques faits « good » et d’autres « bad ».

Le « good » en cette fin de semaine est à chercher du côté du Board of Investment (BOI). Ce n’est bien évidemment pas le départ de Prakash Maunthrooa qui est un motif de satisfaction. En effet, celui-ci devait d’abord son poste de directeur à son allégeance à son patron, Pravind Jugnauth. Tant mieux donc si Maunthrooa a eu la décence de démissionner avant qu’on ne lui montre la porte.

On aurait pu penser que le nouveau ministre des Finances allait prestement remplacer Maunthrooa par l’un de ses affidés. Or, Xavier Duval ne l’a pas fait. C’est donc le jeune Ken Poonoosamy, un Senior Manager du BOI, qui assure désormais l’intérim à la direction de l’organisme. Cette nomination vaut la peine d’être saluée.

Le directeur par intérim du BOI n’a que 38 ans. Il a déjà eu une riche carrière chez les consultants de Kemp Chatteris Deloitte et au Mauritius Freeport avant de poser ses valises au BOI, il y a six ans. Des Ken Poonoosamy, toutefois, il en existe des dizaines. Mais leur horizon est bouché quand ils travaillent dans des corps parapublics où ils pâtissent sous un plafond de verre qui rend le « top job » inaccessible. Celui-ci étant invariablement occupé par une personne parachutée à ce poste grâce à ses accointances avec le régime en place. Vivement donc que Ken Poonoosamy ouvre la voie à d’autres jeunes et incarne la méritocratie au sein de nos institutions.

Si au BOI, on fait du neuf avec du neuf, à la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), on fait du vieux avec du vieux. Robert Desvaux retrouve en effet l’organisme qu’il avait abandonné pour suivre Xavier Duval à l’Intégration sociale. Cette fois-ci, pour prêter main forte à Michael Sik Yuen. Le nouveau président de la MTPA ramène l’arme (marketing) fatale dans ses valises. Le fameux slogan « Mauritius : c’est un plaisir ».

Gare à celui qui osera se moquer de cette signature dont l’élaboration a coûté Rs 44 millions aux contribuables du pays. Qui n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir en lui donnant l’étiquette « bad » dès son lancement en octobre 2009. À la MTPA, on affiche la confiance par rapport au slogan ressuscité. Il va permettre de donner une image cohérente et unifiée de la destination Maurice auprès de tous nos marchés, dit-on.

Les visiteurs du salon Top Resa – la grand-messe du tourisme en France – n’auront d’ailleurs qu’à bien se tenir fi n septembre. La MTPA leur réserve une révolution sémantique de taille. Pour le marché français, on pourra désormais dire « Maurice, c’est un plaisir ». Avec ça, c’est sûr, les arrivées touristiques connaîtront un bond fi n 2011. Si cela n’arrive pas, la MTPA apprendra peut-être une leçon utile… un mauvais slogan reste « bad ». Peu importe le nombre de fois où l’on cherche à le ressusciter.

Et les citoyens dans tout ça ? Ont-ils seulement appris leur leçon ? À bien y voir, il y a de forts risques (voir page 11) de voir le « peuple admirable » mauricien frappé d’un épisode d’amnésie collective vers 2015, année des prochaines échéances électorales. Toutefois, dans l’immédiat, c’est un profond sentiment de dégoût qui les anime face à la pièce « ugly » que jouent les acteurs principaux de la politique locale. L’un prétend qu’il est parfaitement « à l’aise » avec la personne qui l’a traité de « souser » et d’ivrogne – alias « Johnnie » – récemment. L’autre affirme que les 14 mois passés dans un gouvernement « où on ne prend pas de décision » ont été un calvaire. Alors qu’il y a deux mois, il parlait encore d’« ambiance formidable » et du « leadership éclairé » de celui qui dirige toujours le gouvernement. Enfin, un troisième pense qu’un parti n’est que « bagasse » quand, après un savant calcul politique, ce même clairvoyant avait trouvé que le « parti bagasse » en question valait 18 investitures sur 60 lors des élections de 2010.

Personne n’est dupe. Pourtant, comme les fois précédentes, il semble fort probable que les Mauriciens finiront par passer l’éponge sur les turpitudes de la classe politique. Cette attitude-là, cette légèreté-là aussi, est « ugly » !