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Grosse mise
Alors que le projet Jin Fei prend forme avec la création d’un gigantesque parc industriel à Riche-Terre, beaucoup de Mauriciens s’interrogent sur ses bénéfi ces réels pour notre pays. Il y a, autour ce dossier, un défi cit de communication qui pourrait générer de l’incompréhension parmi la population. Les dirigeants ont tort de se contenter de faire miroiter l’important flux d’investissements que le projet devra attirer.
Dans l’attente des gains hypothétiques que cette zone économique chinoise doit rapporter à Maurice, le pays a investi gros. Une vaste superfi cie de 500 arpents de terre située à proximité de la capitale et donnant accès au port a été mise à la disposition de la «Mauritius Jinfei Economic Trade and Cooperation Zone Co. Ltd». Cette société regroupe le «Taiyuan Iron & Steel Group Co Ltd», le «Shanxi Coking Coal Group» et le groupe «Tianli».
C’est le gouvernement mauricien qui fi nance l’aménagement des infrastructures requises par le nouveau complexe industriel. Pas plus tard que mardi, le ministre Arvin Boolell révélait que l’Etat a avancé la somme de Rs 180 millions au CEB pour la construction d’une station de distribution d’électricité à la zone.
D’autres institutions publiques ou parapubliques investissent des sommes tout aussi élevées notamment pour rehausser le réseau routier, fournir de l’eau potable, et évacuer les eaux usées. Au vu des efforts consentis pour appâter les investisseurs chinois, on pouvait espérer des avantages en termes de création d’emplois. Or, il semble que sur les 34 000 emplois annoncés dans la zone, une très faible proportion, soit 15 % seulement, ira aux Mauriciens. C’est Xie Li, «Chief Executive Officer» (CEO) de «Jin Fei Project» qui cite ce chiffre dans l’entretien qu’il a accordé à notre journaliste Alain Barbé hier : «Plus de 5 000 emplois seront disponibles pour les Mauriciens dans les entreprises, les espaces bureaux et les compagnies offshore.»
Le BOI et le gouvernement mauricien ont fait des estimations similaires concernant le nombre d’emplois qui seront éventuellement créés sur une période de cinq ans. Citons, par exemple, cet extrait d’une réponse donnée par Vasant Bunwaree, alors ministre du Travail, au Parlement le 17 avril 2007 : «This project will entail foreign direct investment to the tune of Rs17 billion, (that is, 500 million USD) spread over a period of fi ve years and the economic zone is expected to generate some 5 000 local direct jobs over the same period. In addition, the zone is expected to generate export earnings of around Rs 6.8 billion annually once the project is fully implemented.»
La modeste contribution de ces entreprises pour la création d’emplois sera-t-elle compensée par des revenus fi scaux ? Au pays des accords secrets, il est diffi cile de le savoir.
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