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Indignation
Le scandale MedPoint aura surtout eu le mérite de réveiller l’opinion publique. Il ne pouvait en être autrement. Car les conditions dans lesquelles la clinique, appartenant à la famille Jugnauth et à ses proches, a été vendue à l’Etat constituent un acte de provocation à l’égard de l’opinion. Elle l’a ressentie en tant que tel et a réagi vivement.
L’affaire a non seulement réveillé une opinion publique endormie mais a également secoué l’opposition loyaliste et poussé des ONG à sortir de leur léthargie.
A voir les prises de position courageuses des uns et des autres, ce week-end, par rapport à cette transaction, on peut espérer que notre République n’est pas fatalement condamnée à la culture des bananes.
Le MMM a fait son travail en apportant des éléments d’information sur les circonstances troublantes de l’affaire. Ce parti prend toutefois la précaution de dissocier les Travaillistes de leurs alliés du MSM quand il évoque le scandale MedPoint.
Paul Bérenger déclarait, samedi, qu’il avait «honte pour les Travaillistes». Ainsi, les Travaillistes sont, à ses yeux, incapables de telles manoeuvres et ont été contraints de les cautionner.
L’ONG Transparency a dénoncé le manque de transparence autour de la vente de la clinique tandis que le mouvement dirigé par Jack Bizlall a condamné le principe d’achat par l’Etat de l’établissement. Quant aux syndicats, ils ne tarderont pas à donner leur avis, annonce-t-on.
Pourquoi cette affaire soulève-t-elle un haut-lecoeur alors que rien n’indique, à ce stade, qu’elle est entachée d’illégalités ? La réponse se trouve probablement dans le fait que le public perçoit la vente de MedPoint comme une atteinte à la moralité publique.
Quand on est au pouvoir, on ne vend pas son bien personnel à l’Etat ! Surtout quand il s’agit d’une clinique qui fait faillite et qui va fermer.
Ne soyons pas dupes. Même si toutes les étapes prescrites par la loi ont été suivies dans la présente affaire, nul ne peut prétendre que l’intérêt public a constamment primé. Différentes instances, dont le Central Procurement Board, le ministère de la Santé et le ministère des Finances ont eu à donner leur feu vert pour que le «deal» aboutisse. Or, quand un officier de l’Etat est appelé à prendre une décision qui peut froisser un vice-Premier ministre et ministre des
Finances tout-puissant, croit-on vraiment que ce sont les intérêts de l’Etat qu’il tient à coeur avant tout ?
Un politicien qui a la responsabilité d’une fonction aussi importante que celle du ministère des Finances doit savoir qu’il a l’obligation de conformer sa conduite à des normes éthiques. Dont celle de ne pas conclure avec l’Etat des «deals» qui l’arrangent lui ou sa famille.
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