Ce qui arrive à Mare-aux-Vacoas intrigue la population. Son assèchement fait l’objet de spéculations et d’hypothèses les plus diverses. Dans ce lot d’explications et d’anecdotes, il est difficile de trier le vrai du faux.

Mais, il n’en reste pas moins que les autorités ont, elles-mêmes, des soupçons. Elles enquêtent sur l’existence de canaux clandestins qui auraient servi à détourner de leur cours naturel des ruisseaux qui se jettent dans le réservoir.

Depuis le début de la semaine, la police de l’Environnement procède à des visites sur les sites concernés pour vérifier si des individus auraient effectivement détourné l’eau des ruisseaux qui alimentent le réservoir. L’enquête est en cours, mais il y a déjà des indications que les policiers souhaitent «creuser» certaines pistes.

La «Water Ressources Unit» et la «Central Water Authority» entendent également faire la lumière sur des allégations selon lesquelles des ruisseaux auraient été détournés. Cette idée de détournement semblait au départ saugrenue, mais on lui reconnaît une certaine crédibilité depuis peu.

Il est important que les autorités fassent connaître les conclusions de leurs enquêtes et qu’elles prennent, le cas échéant, des mesures sévères contre les contrevenants. L’usage de l’eau du réseau public est sujet à des règlements stricts.

Ainsi, le détournement non-autorisé d’un cours d’eau constitue un délit d’autant plus grave que le pays subit une importante sécheresse.

Pendant que les enquêteurs font le constat de terrain et établissent la vérité sur les allégations de détournement à grande échelle, l’opinion publique continuera à se poser des questions.

Le mystère règne parce que les raisons avancées jusqu’ici n’expliquent pas la subite dégradation de la situation. Un réservoir ne descend pas à 25 % de sa capacité maximale en l’espace de deux ans sans raison.

Certes, beaucoup de rivières se déversent dans la mer, les tuyaux percés occasionnent des fuites, la déforestation a aggravé la pluviométrie déficitaire dans la région, etc. Tous ces facteurs auraient entraîné un assèchement graduel du réservoir. Or, certains des canaux qui l’alimentent ont subitement vu leur débit réduit à un mince fi let d’eau. Qui peut croire que cette eau, qui s’écoulait tranquillement, bon an mal an, vers Mare-aux-Vacoas, s’est évaporée dans la nature ?