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L’impasse
Les perspectives d’un accord s’assombrissent dans l’industrie sucrière. Durant le week-end, les positions des deux parties se sont encore éloignées l’une de l’autre, au point d’avoir atteint une situation de crise aiguë.
Ce conflit, qui risque de déboucher sur un embrasement social général, reste aux yeux de beaucoup d’entre nous un mystère. Car l’on mesure mal l’étendue du fossé qui s’est creusé entre les travailleurs et les employeurs dans ce secteur.
A la surface, il semble que le front syndical et le patronat butent sur un simple désaccord technique concernant le mode de négociations. En vérité, les divergences touchent à des questions plus profondes.
Il s’agit d’abord de la confi ance brisée à la suite de ce que les syndicats considèrent comme un non-respect des accords collectifs signés en 2010 relatifs aux conditions de travail. De plus, ils craignent que tout litige non résolu par la négociation sera désormais référé à l’Employment Relations Tribunal, instance qui peut donner des directives «ex-parte» en l’absence d’une des deux parties.
Ensuite, il est question de rapport de forces. Le présent litige a un important écho médiatique car le front syndical est numériquement fort, et il a les moyens de paralyser l’industrie sucrière. En revanche, si les 5 000 employés permanents du secteur négocient en ordre dispersé, leur voix sera très faible. D’autant plus que, parmi les membres de la MSPA, il y a certains qui n’emploient que 200 salariés.
Finalement, il y a une incompréhension qui s’installe entre les deux parties et rend la recherche d’une solution diffi cile. La MSPA soutient que ses membres sont opérationnellement et financièrement très différents et doivent donc négocier séparément avec les employés. Le front syndical rétorque que la MSPA s’est bien constituée en un bloc homogène quand il fallait négocier avec l’Etat les concessions fi scales accordées par le Sugar Efficiency Act ou les modalités de l’aide financière pour accompagner la réforme de l’industrie.
Quand deux camps s’engagent, comme ici, dans une voie apparemment sans issue, le sort du litige dépend en général de l’art du médiateur, en l’occurrence l’Etat. Mais, encore faut-il que le Premier ministre et le ministre de tutelle s’entendent sur une position commune.
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