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La course est relancée
C’est la rentrée scolaire depuis hier. Les mêmes lieux communs ont surgi. Critiques contre des enseignants qui ne seraient pas performants. Contre des établissements scolaires également qui n’offriraient pas de conditions d’apprentissage. Contre ces institutions qui n’auraient pas su attribuer les bonnes écoles, primaires et secondaires, à celles et ceux qui débutent un nouveau cycle. La nouveauté cette année, il y en a une, ce sont les repas chauds qui sont servis au primaire. Mais ce ne sont pas ces faits qui devraient nous interpeller.
Car si des enfants vont avoir le plaisir de retrouver leurs amis, il y a surtout tout le stress qu’un système va leur faire subir une nouvelle année. Stress auquel s’ajoute la pression des parents pour que ces enfants ramènent de bons résultats scolaires.
On débattra, une nouvelle fois, des réformes à engager pour rendre l’école plus performante ou encore pour rendre moins perturbant le système.
Ce sont les incontournables poncifs. Ce sont les mêmes refrains, les mêmes rengaines. Ce sont des signes de l’immobilisme de toute une société. Et on fi nit par oublier l’essentiel. Qu’est- ce qui serait fondamental. Cela pourrait paraître comme une bêtise : c’est la lecture.
Osons, en effet, le dire. Le Marquis de Sade disait que « le plaisir de la lecture vient de certaines ruptures ou de certaines collisions : des codes antipathiques – le noble et le trivial – entrent en contact… » . Aujourd’hui, nombre des enfants mauriciens ont perdu ce plaisir. La découverte de nouveaux mots, la sensation de vivre des aventures entre les lignes d’un texte, la passion envoûtante que suscite un livre qu’on n’a plus envie de dormir, qu’on se réveille avec un ouvrage de fiction entre ses mains le matin… Certes, il y a d’autres « passions » . La télévision, la vidéo, les jeux électroniques, une présence sur les réseaux sociaux, des texto qu’on s’échange durant des heures la nuit, l’obsession Facebook et bien d’autres encore. C’est un nouveau monde, donc ce sont de nouvelles pratiques. L’objectif n’est pas de critiquer ce monde ici. Ce serait faire preuve d’un esprit anachronique.
L’objectif serait plutôt de rappeler que le savoir ne réside pas uniquement dans ces manuels scolaires de nature canonique tels qu’ils sont prescrits par les écoles. Tout cet état des choses traduit une incapacité des adultes à susciter la passion de la lecture gratuite chez les jeunes. Ceux- ci ne lisent que les livres qui sont au programme scolaire.
Il y a des pratiques à remettre au goût du jour. Comme des séances de lecture qu’on faisait le soir entre les membres de la famille. Cette capacité à faire découvrir la sensualité des mots aux enfants.
Car un mot, c’est un écho du monde. C’est l’invention d’une nouvelle réalité et pas seulement le reflet d’une pensée. Ce sont des promesses que nous tient la lecture.
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