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La France, l’Europe : UNE NOUVELLE ÈRE ?

12 mai 2012, 00:00

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L’arrivée au pouvoir, en France, de François Hollande changera plusieurs donnes et à divers niveaux. Les tâches qui l’attendent ne seront pas faciles à gérer et sont de nature presque herculéenne.

Il est sans doute conscient de l’énormité de ses responsabilités immédiates. Le plus rapidement il s’entoure de personnalités susceptibles de traduire dans les faits, sa vision de la société, telle qu’articulée durant sa campagne, le mieux ce sera pour son image et sa réputation en tant que président de la République française pour les cinq prochaines années. Il n’a pas droit à l’erreur.

Son choix de Premier ministre et ceux ou celles en qui il placera sa confiance, à la tête de certains ministères clés, confirmera sa maîtrise de la situation vacillante que traverse la France, voire l’Europe. Les ministères économiques et des Affaires étrangères aussi bien que ceux de la Coopération et des Affaires européennes, devraient retenir toute son attention dans les jours à venir. Il sera jugé rapidement sur cette première salve de décisions.

C’est bien qu’il ait déjà conversé avec Angela Merkel, celle-là même qui avait refusé de le rencontrer durant la campagne électorale. Les crises que traverse l’Europe, celle de l’euro incluse, exigent que la France et l’Allemagne se concertent rapidement et redonnent confiance aux marchés.

La politique de «Merkozysme» (Merkel et Sarkozy) demande des rectifications pour renouer avec la croissance et l’emploi, entre autres, et moins d’austérité, qui ne fait que punir les populations davantage. De ce qui a filtré du premier échange, ce ne sera pas chose facile!

L’image de l’Hexagone à l’étranger ayant subi des revers profonds, ces dernières années, surtout en Afrique, particulièrement l’Afrique francophone, demande une attention très particulière. S’il est vrai que la politique française envers l’Afrique, connue dans le jargon diplomatique international comme la «françafrique», est ancrée dans des pratiques qui vont difficilement disparaître, il appartient au nouveau Président d’envoyer un signal fort aux Etats les plus concernés, que les relations que la nouvelle France entend entretenir avec ses partenaires du continent noir ne se résumeront point à la valse des malles qui a fait scandale ces temps derniers, et qui a secoué plusieurs palais présidentiels. L’humiliation, voire la blessure, ressentie par des millions d’Africains suite aux propos tenus par Nicolas Sarkozy, dans son discours prononcé à Dakar, en 2007, est loin d’avoir été oubliée ou pardonnée.

Le monopole jadis entretenu par la France et la Grande-Bretagne s’agissant des relations étrangères de l’Afrique, est révolu. D’autres acteurs infl uents sont présents sur le continent, à l’instar de l’Inde et de la Chine, pour ne mentionner que ces deux Etats émergents. La position initialement adoptée par la France lors des premiers soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte, qui débouchèrent sur ce qui est communément connu comme le printemps arabe, avait sérieusement entamé la diplomatie française.

Et, comment ne pas se rappeler de la poignée de mains chaudement échangée entre Kadhafi et Sarkozy sur les marches de l’Elysée, quelques mois avant que la France ne prenne la tête de l’assaut meurtrier de l’OTAN contre le régime libyen, entraînant la perte de vies innocentes et qui ne s’arrêta qu’avec l’exécution sommaire du dictateur. Or, il est maintenant avéré que ce même Kadhafi aurait aussi transféré des malles d’euros pour l’élection de Sarkozy en 2007 !

Qu’à cela ne tienne, la nouvelle France sous Hollande a du pain sur la planche pour parfaire son image sur le continent. Et dans notre sous-région ? Doit-on s’attendre à une nouvelle impulsion de la politique française et, par extension, de l’Union européenne pour que les relations interétatiques parmi les membres de la Commission de l’Océan Indien prennent un nouvel envol et que l’organisation elle-même, lancée en 1982 sous un régime socialiste, soit plus visible et agissante ?

Espérons-le.