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La manipulation

23 avril 2013, 10:08

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La manipulation

 

Des politiques, des deux principaux blocs, sont montés au créneau pour défendre les organisations socioculturelles. Entre les envolées logomachiques de Navin Ramgoolam et le positionnement «politiquement raisonnable», certains diront «clientéliste», de Paul Bérenger, il demeure un vide qu’exploitent des responsables des mouvements socioculturels. Au fil du temps, ces derniers qui œuvraient plutôt discrètement peuvent désormais s’afficher, ayant trouvé une nouvelle légitimité octroyée par les gouvernants quels qu’ils soient.

 

Alors que l’humeur générale est à la déprime face à la crise économique mondiale, force est de constater que l’île Maurice se vautre toujours dans des considérations éculées et des jeux malsains. A cela s’ajoute une nouvelle taxinomie: celle d’une classification des enjeux et des priorités. Minée par les scandales financiers, sur un fond d’une interconnexion avec la politique, l’île Maurice fait voler en éclats les contre-feux. Ceux qu’on veut nous imposer, même s’ils ont leur importance, ont d’autres objectifs. Il s’agit de mieux contrôler la presse indépendante, voire travailler à un nouveau type de manipulation de l’intelligence collective.

Nous sommes, aujourd’hui, face non pas à un gouvernement mais face à un régime politique. Celui-ci consiste à protéger assidûment les siens, à les faire profiter de la tutelle gouvernementale et à contourner les institutions et les règles du jeu. Dans un tel contexte, les gens ont peur. On ne parle plus, on susurre. On passe son temps à identifier ceux qui sont supposés nous surveiller. On ne vit plus le présent, on craint l’avenir. On passe son temps à consacrer la mémoire de son père.

 

On veut nous faire revenir aux valeurs anciennes et celles dites ancestrales. L’argent reste un démon. On pratique le libéralisme tout en se disant socialiste. Cela ne fait que créer «la singularité» mauricienne. Se dire socialiste est une honte. Tout comme revendiquer et mettre en œuvre le libéralisme économique est inavouable. Un non-sens qui ne permet pas au pays de naviguer dans les eaux troubles. Parce que les paradoxes et les contradictions sont multiples. Les Mauriciens, dans une grande majorité, ont intériorisé ce sentiment. Du coup, ce qui est anormal passe pour de la normalité.

 

Loin de nous l’idée d’être fataliste, mais le fait demeure que l’impression est forte que le pays est à la dérive. Les rives s’assombrissent. Et c’est dans ces moments-là qu’on parle encore du «socioculturel». Et qu’on accélère l’élan de personnalisation du pouvoir au détriment des fondements séculaires.