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La problématique rodriguaise
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La problématique rodriguaise
Les analyses tendent toutes dans le même sens. Une troisième force politique est née à Rodrigues. Le Front patriotique rodriguais (FPR) de Johnson Roussety émerge, en effet, comme le grand gagnant des élections partielles qui se sont tenues dimanche dernier. Mais, il faut quand même minimiser la portée de ce scrutin. L’on doit, d’une part, se rappeler que l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR) n’avait pas présenté de candidats à ces partielles. D’autre part, le taux d’abstention élevé, 52 % à Baie-aux-Huîtres et 62,5 % à Grande-Montagne, révèle soit un profond malaise de l’électorat de ces régions, soit le fait qu’ils ont suivi le mot d’ordre d’abstention lancé par l’OPR. Le Mouvement rodriguais, du ministre Von Mally, peut, lui, toujours se réjouir d’avoir fait élire ses deux candidats à Grande-Montagne. Mais, son motif de satisfaction est bien tempéré par l’émergence du parti de Johnson Roussety.
Au-delà de ces considérations électoralistes propres à Rodrigues, il faut surtout retenir de ce scrutin l’importante désaffection des Rodriguais. Déjà, cette île à grande majorité chrétienne a dû subir l’affront de voir ces partielles se tenir le jour de la Pentecôte. D’ailleurs, c’est à juste titre qu’un auditeur rodriguais, sur les ondes de Radio One, devait demander si on pouvait organiser des élections le jour de Divali à Maurice? Cela en dit long sur la perception qui règne à Rodrigues vis-à-vis de l’autorité centrale.
Les Rodriguais ont ainsi de plus en plus la sensation d’être des laissés-pour-compte. Le gouvernement central aussi bien que le ministre de Rodrigues donnent l’impression que Rodrigues compte de moins en moins dans leurs priorités. Cette impression est confortée par le fait que rien n’a été entrepris pour résoudre les problèmes de l’eau et du chômage dans l’île. Certes, les querelles politiques internes ne contribuent pas à améliorer les choses. Mais, ce n’est pas une raison pour le gouvernement central de se laver les mains des problèmes de l’île sous prétexte que celle-ci est désormais dotée d’une Assemblée régionale.
Le fait demeure que les îles Maurice sont une entité globale et l’Etat mauricien a une responsabilité envers chacune d’elles.
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