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Le destin de l’Atrium ?

13 juin 2013, 05:12

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22 commentaires de lecteurs après cinq jours de mise en ligne. C’est ce qu’on pouvait constater au matin de ce mercredi 12 juin 2013, cela provoqué par l’information du 7 juin de lexpress.mu sur la fermeture de Thiriet. Ces avis d’internautes naviguent entre une expression de préférence pour la production mauricienne et le regret de ne plus pouvoir disposer, même rarement, de produits de qualité comme ceux de l’enseigne française de surgelés. On pourrait aussi se demander si le départ de Thiriet n’est pas l’annonciateur d’un échec plus général d’une stratégie commerciale déconnectée de la solvabilité effective du marché. 

 

Dans son pays d’origine, la France, Thiriet, comme également Picard, réalise une part importante de son chiffre d’affaires au moyen de la livraison à domicile, les produits commandés par Internet ou, tout simplement, au téléphone. Ainsi, avec des entrepôts dans des zones industrielles et des camions de livraison se rendant chez le client, les coûts d’opération, soit dit en passant, sont susceptibles d’être moins élevés qu’en installant des magasins spacieux dans les centres commerciaux les plus coûteux. Quoi qu’il en soit, au-delà des surgelés fins, dont une large majorité de Mauriciens continuera à se passer sans grande frustration, c’est la stratégie même de création de centres commerciaux qu’il nous faut songer à évaluer. 

 

Situé à proximité du rond-point de Réduit, soit du croisement presque obligé des routes d’Est en Ouest et du Nord au Sud, à échelle nationale, ce qu’est Dubayy à échelle planétaire, le centre de Bagatelle a su capter une part significative des multiples passages dans son voisinage, devenant un vrai pôle d’attraction. On ne peut vraiment pas parler du même succès, à l’Ouest, à Cascavelle. Quant à Grand-Baie, où l’on n’échappe pas, en bout d’autoroute, à la vue des deux centres installés, l’un à côté de l’autre, comme pour se tuer l’un l’autre. Et l’on apprend déjà que l’immense La Croisette est davantage un désert qu’un boulevard attirant les élégances. 

 

Combien de milliards notre économie a-t-elle investi ces cinq dernières années pour offrir des centaines de mètres carrés d’espace à Lacoste, Hugo Boss ou Diesel ? Ceux qui verront s’accroître les départs de commerçants et les fermetures de magasins auront-ils à l’esprit l’Atrium, ambitieux projet de la fin des années 80, devenu aujourd’hui un lieu fantômatique, presque un squat marchand ?

 

Nous pouvons encore tenter de sauver les sommes colossales investies ces dernières années. Quitte à demander à nos compétences les plus reconnues en architecture, urbanisme, sociologie, anthropologie, économie du développement de proposer un projet de substitution pour faire vivre ces espaces. Sans aucun doute un projet à fort coefficient culturel. Ne serait-ce que pour nous faire pardonner d’avoir si aisément trouvé des capitaux pour aligner des boutiques. Alors que, démunis et désargentés, meurent nos théâtres.