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Le malaise MSM

22 novembre 2012, 07:14

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Parti né au pouvoir, le MSM a surtout attiré les affairistes et opportunistes. Il n’est donc pas étonnant aujourd’hui que plusieurs de ses membres, parce qu’ils n’auraient pas eu d’investitures pour les élections municipales, se rallient au PTr. Au- delà de ces défections, il s’avère que le MSM connaît des dysfonctionnements profonds depuis le départ de sir Anerood Jugnauth ( SAJ).

Le MSM, à sa création, est resté au pouvoir pendant treize ans. De nombreuses personnalités ont adhéré à ce parti en sachant qu’elles allaient béné- fi cier de quelque chose. En 2000, le parti revient au pouvoir avec le MMM. Mais, depuis 2005 suite à l’échec de l’alliance MSM- MMM aux législatives et le départ SAJ à la State House, les désertions s’enchaînent. On a pu le vérifi er après le départ du MSM du gouvernement de l’alliance de l’Avenir en 2011. Il n’a pas fallu grand temps pour que les cas de transfuges ne s’entraînent.

Désormais, à l’approche des élections municipales, ils ont été un certain nombre à rejoindre le camp adverse parce que le MMM a limité le nombre de tickets accordé au MSM. Ils ont évidemment obtenu des prébendes. Les uns ont été nommés ici, les autres ont reçu des promesses.

Il se trouve qu’au fi l des années, le MSM est perçu comme une formation politique dynastique.

Le clan des Jugnauth même si Ashock n’en fait plus partie. Depuis la reprise du parti par Pravind Jugnauth, cette perception s’est accrue. Hormis une garde rapprochée, composée des Soodhun et Bodha entre autres, les autres membres sont beaucoup plus à allégeance variable. Il est vrai que Pravind Jugnauth n’a pas su fédérer autour de lui.

Héritier de l’empire soleil, que les détracteurs défi nissent comme la puissance du Sun Trust, Pravind Jugnauth s’est isolé dans un cercle fermé. Il s’est aussi mis à l’écart du reste de la classe politique.

Aujourd’hui, même en alliance avec le MMM, il y a un sentiment qu’il n’est pas en odeur de sainteté auprès de certains mauves.

Le cas du MSM, dans cette histoire de défections, est, en fait, symptomatique de toute la classe politique. Désormais, on s’engage en politique pour des raisons défi nies. Plus souvent pour des intérêts personnels. Il y a quelque chose qu’il faut obtenir au bout de cet engagement. L’opportunisme est devenu une marque de fabrique. Les partis politiques en font les frais. Bien peu sont ceux qui s’engagent pour des convictions idéologiques. On s’investit pour Navin Ramgoolam ou pour Paul Bérenger dans les meilleurs des cas. Dans les pires des cas, c’est pour des gains personnels.
 
 
 

Nazim ESOOF