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Le Tour du Web

29 octobre 2012, 10:37

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La Mecque : plus de trois millions de nouveaux hadjis
Pour une large majorité d’entre nous, notamment ceux qui n’ont pas le droit de se rendre à La Mecque, le grand pèlerinage annuel à la ville sainte de l’islam pourrait se résumer à trois mécontentements successifs : le coût des billets d’avion, le nombre réduit de visas, les insuffisances des organisateurs mauriciens.

Mais ces malheurs répétés peuvent paraître dérisoires au vu d’un mouvement humain sans pareil : 1,7 million de pèlerins étrangers cette année, auxquels s’ajoutaient 1,4 million de Saoudiens.

«Cette année, on a enregistré une augmentation de huit pour cent du nombre des pèlerins, selon les rapports officiels saoudiens. Les derniers chiffres, publiés par le Bureau saoudien des statistiques générales et de l’information, a déclaré qu’au total de 3 161 573 pèlerins ont effectué Hadj », notait une dépêche, en date du samedi 27 octobre, de l’Agence islamique internationale de presse. Les étrangers provenaient de 189 pays, dont 64,3% d’hommes et 35,7% de femmes.

A la différence de l’oumra, le petit pèlerinage à la Mecque, qui peut être effectué tous les mois de l’année, le hadj, le grand pèlerinage, n’a lieu qu’une fois l’an, pendant le dernier mois du calendrier musulman, le mois de dhû al-Hijja. Partout dans le monde - et ce fut le cas vendredi dernier -, la fête de l’Eid-ul-Adha, aussi appelée Aïd-el-Kébir en Egypte et au

Maghreb, est célébrée le dizième jour de dhû al-Hijja, le nom du mois voulant dire « la possession du pèlerinage ». C’est en effet au cours de ce mois - dont l’équivalent au calendrier grégorien se déplace d’année en année - qu’a lieu le hadj, du 8 au 13 dhû al-Hijja.

Les photographes de presse autorisés à se rendre dans la ville sainte, soit des journalistes musulmans, ont offert quelques photos exceptionnelles à leurs journaux et sites web. Ces vues en contre-plongée de la mosquée principale de la ville sainte, la Masjid Al-Haram, dans l’enceinte de laquelle se trouve la Kaaba, font voir la cour intérieure du lieu de culte et l’esplanade noires de monde, croyantes et croyants de divers pays mêlés aux nationaux saoudiens participant aussi au pèlerinage.

Et l’on peut imaginer, tous dans l’ihram, leur pagne sans coutures, priant ensemble, un médecin pakistanais du New Jersey, un berger marocain de l’Atlas, un pilote de ligne albanais, des nouveaux convertis australiens ou français, un physicien iranien, une avocate de Lahore, une biologiste tunisienne, un boutiquier de Bagdad, des soufis de Nizamuddin, une styliste malaisienne… à côté, cette année, de 13 800 pèlerins venus de Chine…

Interdite aux non-musulmans, la ville de La Mecque est située à l’Ouest de l’Arabie saoudite, sur les versants de la chaîne Al-Sarawat, entre les massifs du Hedjaz et de l’Asir, au pied de collines de 60 m à plus de 500 m de hauteur. La partie centrale est à une altitude moyenne de 294 m et la Kaaba est, elle, à 300 m. La température à la Mecque atteint un maximum de 48°C l’été et un minimum de 19°C l’hiver, avec une moyenne comprise entre 29,9°C et 31°C, ce qui en fait une des régions les plus chaudes du monde.

Les mois les moins chauds, de décembre à février, présentent une moyenne supérieure à 30°C. Cela indiquant combien le pèlerinage peut être physiquement éprouvant, spécialement pour les personnes âgées, soit un nombre significatif de pèlerins car, pour plus d’un, le hadj n’est possible qu’après de longues années de patientes économies.

Après l’arrivée à La Mecque et l’installation des pèlerins, le premier jour du pèlerinage à proprement parler est le 8 dhû al-Hijja, cette année le 24 octobre. Les pèlerins déclarent leur intention de faire le pèlerinage, cela par une formule rituelle qu’ils répètent trois fois.

Par la suite, après s’être mis dans l’état approprié, ils effectuent divers rituels, dont les tours de la Kaaba, la marche, dans un couloir attenant à la Mosquée, en souvenir de l’errance d’Agar à la recherche d’eau pour Ismael. Les pèlerins doivent aussi boire à la source Zamzam. Ensuite, ils se rendent à Mina, à quatre kilomètres de La Mecque, pour les quatre prochaines prières, ce même jour et le lendemain.

Le deuxième jour, les pèlerins se rendent au mont Arafat, à 20 km de la ville sainte, y faisant leurs prières de la mi-journée et de l’après-midi. Après le coucher du soleil, ils se rendent à Muzdafila, au sud-est de Mina, sur la route entre cette dernière et le mont Arafat. C’est dans cette localité que les pèlerins se munissent de pierres pour la lapidation de Satan, ce qui fait partie de la suite des rites.

Le troisième jour, le 10 dhû al-hijja, jour de Eid-ul-Adha, strictement premier jour des célébrations, le pèlerin, revenu à Mina, refait la distance parcourue par Ibrahim - Abraham dans les traditions juive et chrétienne - avec son fils Ismaël, en vue de sacrifier ce dernier. En chemin, à trois points particuliers représentant symboliquement le Djinn Iblîs, le pèlerin lapidera cette expression de l’orgeuil face au créateur. C’est également ce troisième jour que doit être effectué le sacrifice de l’animal offert pour commémorer la soumission d’Abraham. A cela, les pèlerins peuvent préférer une remise d’argent à un organisme le redistribuant aux nécessiteux.

Les quatrième et cinquième jours, les 11 et 12 dhû al-hijja, les 27 et 28 octobre, cette année, les pèlerins poursuivent les rituels de lapidation des symboles du mal, puis se retirent du pèlerinage, se préparant à revenir à leur vie courante. Certains pèlerins choisissent de mettre un terme à leur démarche spirituelle par une visite à Médine, aux tombeaux du prophète Muhammad et de ses compagnons.

A peu près une fois par an, un peu moins pour ce qui est du calendrier grégorien, une ville d’environ 1,5 million d’habitants voit sa population presque tripler pour un peu moins d’une semaine, provoquant le plus grand rassemblement connu à ce jour. Comme rien n’est possible sans échange d’argent, il est estimé que le chiffre d’affaires des pèlerinages dans la ville de La Mecque s’élève, annuellement, à 30 milliards de dollars.