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Le vide idéologique

7 août 2012, 10:00

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Tout le monde se dit désabusé. On n’y voit qu’un vaudeville où chacun cherche à avoir le premier rôle. Et, on se demande où sont passées les idées. La politique ne serait-elle qu’un jeu de rôle ? L’histoire est toujours ductile et, souvent aussi, thématique. Il y a eu l’avant-1968. Il y a eu les années 1970. Ensuite, il y a eu l’après-1982. Un enchaînement qui, dans un ordre chronologique donne une envie d’indépendance, un désir de liberté et, enfi
n, un besoin de modernité et de normalisation.

Qu’est-ce qui influencent nos systèmes de pensée désormais ? Quelles idéologies guident nos actions ? Les multiples phénomènes qui affectent nos vies ne nous laissent pas indifférents. Pourtant, il y a un sentiment d’impuissance. Parce que nous ne pensons pas pouvoir influer sur eux. D’où une attitude de soumission. Ce qui fait râler tous ceux qui pensent qu’il faut changer le monde. Cependant, tous ceux qui détiennent le pouvoir - politique, social, économique, culturel - ne se disent qu’une chose : on ne va pas prétendre pouvoir changer le monde, mais seulement l’améliorer.

Aujourd’hui, à travers pratiquement tous les pays du monde, s’affrontent le capitalisme démocratique et le socialisme démocratique. Qu’en est-il à Maurice ? Parce que nous ne nous sommes pas encore libérés d’une société qui pratique le culte de la personnalité, nous ramenons tout à des individus. Pourquoi ? Dans le meilleur des cas, peut-être une soif de modèles. Ou, bien souvent, une obsession d’un leadership qui fait défaut. Ou encore une incapacité de se libérer d’une infantilisation à laquelle nous avons été soumis. Voire la peur que ce pays soit celui de tous ceux qui y habitent !

Car, au fond, une grosse majorité de Mauriciens ne veut de ce pays que pour elle-même, parce qu’elle est mathématiquement et ethniquement supérieure. C’est une logique surannée, mais elle fonctionne toujours dans notre imaginaire social. Chacun veut sa place et «so bout». C’est une logique tribale. C’est, en fait, un bal bien sale. En fin de compte et en réalité, tout n’est qu’illusion. C’est aberrant de croire que le monde nous appartient parce qu’on détient, par une forme de représentativité à différents échelons, le pouvoir politique. Cette conviction d’être représenté par quelqu’un de sa classe, de sa «communauté», de sa race, est la marque de la plus grande faiblesse de la nation mauricienne. Un beau gâchis !

Ni libéral ni conservateur, ni droite ni gauche. Ni capitaliste ni socialiste. C’est la seule situation sociale qui aurait dû déterminer notre conscience sociale. Les sociétés qui l’ont compris descendent, depuis quelque temps, dans la rue. Elles manifestent leur colère contre cette passivité des décideurs, qui laissent le seul marché, avec la spéculation entre autres caractéristiques, décider pour la société.