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Leçons
L ’ouverture de deux nouveaux hôtels, le Holiday Inn Mauritius Airport Hotel et le Zilwa Attitude durant le week-end écoulé, et la dernière publication des statistiques sur les arrivées touristiques pour les onze mois se terminant en novembre est l’occasion d’engager une réflexion sur l’industrie touristique locale. En proie au ralentissement économique mondial, cet important moteur de la croissance contribue de moins en moins à la richesse nationale comme en témoignent les chiffres de Statistics Mauritius. Sa contribution au produit intérieur brut est passée de plus de 10 % en 2009 à environ 7,7 % cette année.
Alors que les arrivées qui ont évolué en dents de scie depuis le début de l’année ont amorcé, ces derniers mois, une pente ascendante, la douche froide est venue du côté des recettes. La Banque de Maurice annonce, en effet, une baisse dans les revenus du tourisme pour cette année comparé à l’année dernière.
Selon la BoM, le secteur touristique rapportera Rs 41,5 milliards en 2013 contre Rs 44,3 milliards, l’an passé, soit un recul de 6,5 %. Une tendance totalement en contradiction avec les arrivées qui, aux dires de Statistics Mauritius, devront progresser au point d’atteindre la barre du million de touristes, cette année. Notons au passage que Maurice a accueilli 876 020 visiteurs durant la période janvier à novembre. Il nous faut donc 124 000 touristes en décembre pour ne pas rater le coche. Un objectif qui n’est pas impossible à atteindre dans la mesure où le pays avait accueilli sur son sol 115 465 touristes en décembre 2012.
Toutefois, ce qui devrait mobiliser notre attention, c’est cette tendance à la stagnation dans les arrivées, ainsi que la baisse dans les recettes. Face à de tels signaux, il serait important de commencer à chercher des réponses et des solutions. Car alors que les arrivées ont augmenté de 2,8 % sur neuf mois à Maurice, durant la même période aux Maldives, la progression a été de 17,7 %, au Sri Lanka de 15,5 % et aux Seychelles de 12,5 %.
Comment expliquer que nos concurrents dont les atouts ne sont pas si différents des nôtres parviennent à réaliser de telles performances, tandis que la destination locale montre des signes d’essoufflement malgré les millions qui sont injectés chaque année dans la promotion ?
Les éléments de réponse se trouvent dans une mobilisation générale de tous les acteurs qui sont concernés de près ou de loin par le tourisme. Dans ce cas précis, la France, notre principal marché émetteur en Europe, est un exemple à suivre. Bien qu’elle soit la première destination touristique du monde avec 83 millions de visiteurs par an, la France se retrouve cependant à la troisième place en termes de recettes. Une mauvaise adéquation que les autorités françaises cherchent à corriger par tous les moyens.
Pour y parvenir, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a convoqué les assises du tourisme. Le but est d’arriver à l’objectif fixé par le président François Hollande qui est de « permettre à la France de dégager le premier solde touristique de tous les pays européens ».
A Maurice, les arrivées stagnent. Les revenus sont en baisse. Nous sommes très loin de voir se profiler à l’horizon les 2 millions de touristes que nous souhaitons accueillir d’ici à 2015. Pourtant, cela ne semble pas nous déranger outre mesure.
Heureusement que d’autres, en revanche, travaillent à préparer l’avenir. Dans un entretien à Business Magazine, la semaine dernière, le CEO du groupe Attitude, Jean Michel Pitot, nous disait que le chemin parcouru par son groupe en cinq ans n’aurait jamais été possible sans la créativité, le dynamisme et la passion de ses Family Members, entendons par là ses employés. Voilà un terme qui devrait nous inspirer en ces temps difficiles et où il est de plus en plus question de l’importance du sens de l’accueil et de l’esprit de service.
Il y a là des leçons à tirer pour créer un sentiment d’appartenance et une adhésion du personnel. Ce, à un moment où certains constatent un effritement du sens de l’accueil légendaire des Mauriciens. Tout n’est finalement qu’une question d’attitude face aux défis.
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