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Les parrains, ça suffit

29 mai 2013, 06:00

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Les parrains, ça suffit

Voilà deux conseillers MR au Rodrigues Regional Council qui s’éloignent de la direction de leur parti, le Mouvement Républicain (MR). La repêchée à la proportionnelle Lordana Meunier d’abord, puis l’élu direct Christian Agathe. Cela n’arrange pas beaucoup les affaires du leader du MR, Nicolas Von Mally, député de la majorité à l’Assemblée nationale et ministre de la République.

 

Elu, aux élections législatives de 2010, avec 50,9% des suffrages exprimés dans la 21e circonscription, en l’occurrence avec 10 456 voix sur 20 552 bulletins validés, Nicolas Von Mally n’a pas su assurer à son parti, aux élections régionales, un report de voix à la hauteur de sa performance législative. En effet, le MR ne put faire élire ses candidats au scrutin direct que dans deux régions - La Ferme et Maréchal - sur six, récoltant au total 42,7% des suffrages exprimés. Même s’il n’était pas personnellement candidat à ces élections régionales, c’est un Nicolas Von Mally fortement diminué qui en est ressorti.

 

Avec bien moins que le total tally de sa formation en 2012, c’est en l’occurrence avec 36% que le leader du MR obtient, en 1995,  son premier mandat de Best Loser, suivi peu après, au décès de sir Gaëtan Duval, de son accession aux fonctions de leader de l’opposition. On se dispensera donc de juger que son soutien électoral actuel - on va dire celui de 2012 tempéré par l’effet des deux récentes défections - ne le qualifie pas pour des responsabilités nationales. Mais on peut considérer, ne serait-ce qu’au vu de l’affaiblissement du MR à l’Assemblée régionale, que ce groupe manque de direction et de leadership. Serait-ce parce que le leader historique de la formation n’est pas à Port-Mathurin autant qu’il le faudrait, parce qu’il ne siège pas à l’Assemblée régionale, parce que certains se demandent même s’il est pleinement en accord avec le modèle de dévolution de pouvoir qui a été appliqué à Rodrigues ?


 
Conviviale, avec un tissu communautaire étroitement maillé, un rapport structurant à la terre, la société rodriguaise est parfaitement préparée à une vie démocratique favorisant la justice et le développement. Mais il faut peut-être qu’un certain type de leadership politique - sur le modèle des baronies, des parrains de clans, des potentats à la petite semaine - cède la place à une culture démocratique plus contemporaine. De proximité. Au service du local. Sans produire deux récoltes de dissidence par saison.